Les confessions religieuses congolaises n'ont pas réussi à s'entendre sur la désignation du nouveau président de la stratégique Commission électorale nationale indépendante (Céni), qui sera chargée d'organiser les élections générales prévues fin 2023 en République démocratique du Congo (RDC), rapporte samedi la presse kinoise.
Le processus de désignation des délégués au bureau et à la plénière de la Céni est "en panne", constatait la radio onusienne Okapi, quelques heures après l'expiration du délai supplémentaire accordé aux huit confessions religieuses officiellement reconnues en RDC par l'Assemble nationale, qui expirait vendredi à minuit.
Dans leur rapport remis vendredi au président de l'Assemblée nationale, Christophe Mboso N'Kodia Pwanga, les confessions religieuses affirment qu'elles n'ont pas trouvé de consensus après deux jours de discussions, les 27 et 30 juillet.
Selon ce rapport, deux confessions religieuses - les deux plus importantes numériquement, la puissante Eglise catholique et l'Église du Christ au Congo (ECC, protestante) - ont rejeté deux candidatures considérées comme étant techniquement les meilleures mais ne remplissant pas les exigences d'éthique, de réputation et de l'indépendance.
Cet argument est rejeté par les six autres confessions religieuses qui ont exigé de passer au vote et appuient, selon le site d'information Actualité.cd, la candidature de Denis Kadima Kazadi comme président de la Céni en dépit de l'opposition des catholiques et des protestants.
Candidat du pouvoir ?
Denis Kadima Kazadi est, en dépit d'une riche expérience électorale - il a participé à l'organisation d'un référendum et d'élections au Soudan et en Tunisie et dirige l'Institut électoral pour une Démocratie durable en Afrique (EISA) - présenté comme le candidat du pouvoir et du président Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo.
Toujours selon Actualité.cd, c'est le professeur Roger Bimwala Mampuya, le candidat porté par l'Armée du Salut, qui est présenté par les six pour occuper une place de membre à la plénière de la Céni. Là encore, catholiques et protestants rappellent l'activisme politique de Roger Bimwala Mampuya.
Selon ce média en ligne, "la balle se trouve dans le camp du bureau de Christophe Mboso qui décidera de considérer ou pas les PV (procès-verbaux) déposés par les six" confessions religieuses (l'Eglise kimbanguiste, la Communauté islamique en RDC, l'Eglise du Réveil, l'Union des Eglises indépendantes du Congo et l'Armée du Salut).