C’est un événement plutôt rare qui s'est déroulé ce mercredi 30 novembre après-midi à Stavelot : la relance d’un cinéma. Pas n’importe lequel : le cinéma Versailles, le deuxième plus vieux du pays, créé en 1913. Il avait cessé ses activités fin juin suite à la retraite de son responsable, et c’est une nouvelle asbl regroupant de nombreux bénévoles qui a tout mis en œuvre pour que le cinéma ne disparaisse pas.
Ils sont 19 membres fondateurs. Aucun n’a d’expérience dans la gestion d’un cinéma mais ensemble, ils forment une équipe aux multiples talents. Philippe Blockx par exemple. Sa tâche principale, ce sera les finances : " Ce n’est pas du tout mon domaine d’activité puisque je travaille comme technicien dans les caisses enregistreuses. Ici, j’ai dû apprendre la gestion d’une entreprise, les métiers techniques de projectionniste, le nettoyage de la salle, la préparation des pop-corns, etc. On m’a montré et ça a été tout seul ", explique-t-il.
Dans la cabine de projection, Olivier Pirnay jette un regard à la machinerie. Lancer un film, cela fait partie des choses qu’il a dû apprendre : " Personnellement, ce n’était pas le plus compliqué parce que ça fonctionne en numérique, c’est avec un ordinateur, c’est un environnement avec lequel je suis plutôt familier. Par contre, je ne sais toujours pas faire fonctionner la machine à pop-corns. On va d’abord tous se former puis transmettre les uns aux autres et ainsi se passer le flambeau. Chacun va apprendre un petit peu en pratiquant ", précise-t-il.
Pour ce graphiste et dessinateur de profession, le défi était intéressant à relever : " J’ai toujours aimé le monde du cinéma. Relancer un cinéma qui a une âme comme celui-ci me paraissait quelque chose de vraiment pertinent car il y a quelque chose de différent par rapport aux autres cinémas. Je trouve que c’était amusant. C’est un défi personnel. C’est aussi le fait de découvrir énormément de nouvelles choses, et puis rencontrer des gens avec lesquels on a des ambitions communes ", ajoute Olivier Pirnay.
Pour tous, le défi est de taille et Eric Pesser, le président de l’asbl le reconnaît, il ne s’attendait pas à ça : " Pas du tout. A la base, j’étais là pour aider l’équipe qui est en place. Je ne prévoyais pas du tout de m’y retrouver. En étant dedans, on voit tout ce qu’il y a à faire et tout ce qui a été fait durant les dernières années ", reconnaît-il.
Il y aura 36 projections par semaine dans ce cinéma comptant deux salles (263 et 80 places) et pratiquant un prix unique de 7 euros. Avec une programmation très variée faisant la part belle aux versions originales. L’objectif : 27.000 spectateurs par année.
Première projection ce mercredi à 14 heures Toute la programmation est à découvrir sur le site cinemaleversailles.be.