A Verviers, la rénovation du Grand Théâtre risque de coûter beaucoup plus cher que prévu. Ce qui est en cause, c’est l’inflation générale. C’est aussi l’augmentation du coût des matériaux. A moment de lancer ses appels d’offres, la Ville craint de voir doubler la part qu’elle va devoir payer pour rénover son Théâtre.
"La rénovation du Grand Théâtre risque de coûter plus cher" se désole l’échevin des finances Alexandre Loffet. "Par rapport à ce que nous avions prévu de prendre sur fonds propres - dix millions sur un total de trente-trois – eh bien, cela pourrait être vingt-deux millions sur un total de quarante-deux. Un surcoût, rien qu’avec l’augmentation du prix des matériaux, de onze millions pour la Ville, soit un doublement." Un doublement pour la Ville parce que les subsides, eux, n’augmenteront pas. La Ville doit donc prendre en charge une proportion plus grande du financement. Elle compte pourtant bien lancer les travaux. "Le collège choisit effectivement de poursuivre le chantier et de lancer le marché, prochainement."
Refaire les ponts sera aussi plus cher
Ce surcoût ne concernera pas que le Grand Théâtre. Le service des travaux le voit aussi poindre. Là, ce sont les dégâts des inondations de l’année dernière qui vont coûter de plus en plus cher à réparer et dans les mêmes proportions. Il s’agit notamment des ponts sur la Vesdre. "L’augmentation des coûts est de 20 à 30%" calcule l’échevin des travaux Maxime Degey. "Ca impacte les investissements que nous étions en train de faire et toutes les reconstructions post-inondations.
Si par exemple on prend les ponts, on a fait passer deux lots au conseil communal, six ponts sur la vingtaine touchés par l’inondation, le lot était estimé par le cabinet d’ingénieurs à deux millions cinq pour les six ponts et les offres reçues sont à 3,9 millions. C’est une augmentation d’un million quatre cent mille euros. On va devoir faire face à des situations compliquées. Evidemment, sur les dégâts d’inondations, on a l’aide des assureurs et de la Région, mais ça va aller puiser dans toutes les caisses."
De même que reconstruire l’école d’Ensival
L’école communale d’Ensival a été ravagée par la rivière en juillet dernier. Il est prévu de démolir l’ancien bâtiment, vieux d’une centaine d’années, et de reconstruire une nouvelle école. L’augmentation des coûts des matériaux va aussi toucher ces chantiers-là et l’échevin craint que les sommes remboursées par les assurances ne soient plus suffisantes. "Pour le moment" s’inquiète l’échevin des finances, "il n’y a aucun mécanisme de la Communauté française qui vise à nous permettre de reconstruire d’une manière optimale nos écoles. Nous avons des visites ministérielles, mais, pour le moment, par rapport aux besoins que nous avons identifiés de dix millions pour Ensival et d’un million sept pour l’école de l’Est, nous sommes toujours en attente de la moindre réponse de la part de la Communauté française pour nous aider à supporter ces chantiers."
L’échevin Loffet souligne d’autres coûts que la Ville de Verviers supporte et qui augmentent : la police, les pompiers, les revenus d’intégrations, la charge des pensions, l’indexation des salaires. Tout cela s’ajoute au prix de la reconstruction après inondation. En 2022, la Ville prévoit d’emprunter six millions dans le cadre du plan Oxygène de la Région wallonne, au lieu des trois millions prévus en début d’exercice. Le droit de tirage total est de 75 millions. "A politique inchangée" précise l’échevin, il y a un risque de devoir emprunter la totalité de ces 75 millions d’ici 2026.