Ouissem Belgacem a compris tout petit qu’il était "différent". Mais il a aussi très vite pris conscience que dans le milieu où il grandissait (une banlieue d’Aix-en-Provence) et dans le milieu du foot, c’est très mal vu. Arabe, musulman et homosexuel, il a connu toute sorte de discrimination mais l’homophobie est taboue et est encore trop dangereuse dans le foot, "J’ai un ami qui évolue aujourd’hui en Ligue 1 (Division 1 Française), qui est homosexuel et qui a une femme et des enfants. S’il veut vivre son rêve, il n’a pas le choix. Un footballeur, c’est aussi un actif financier. Si un joueur fait son coming out, sa valeur marchande chuterait parce que personne ne voudra le recruter, et pour une bonne raison. Une chose importante dans une équipe de foot, c’est la stabilité du groupe, les coachs n’aiment pas les fauteurs de troubles. Si tu mets un homo dans un vestiaire et que le vestiaire n’est pas prêt à le recevoir, malgré lui il va déranger le vestiaire. J’ai entendu dans mes interventions, certains qui m’ont dit que s’il y a un joueur homo, il ne prend pas la douche avec lui, il ne prend pas l’avion ou ne s’assied pas avec lui. Dans le niveau d’homophobie actuel dans le foot, je comprends qu’il n’y ait pas de joueurs out".
Lors de la sortie de son livre, Patrice Evra est aussi allé dans ce sens, "Dans le monde du football, c’est simple, tout est fermé. Si tu le dis, c’est fini."