La Liégeoise Elodie Gernay a récemment changé de vie. Finis le bureau, la communication et l’e-marketing. Elle a voulu devenir fleuriste mais éco-responsable. Depuis mai dernier, son site Ginger Flower permet de lui commander des bouquets de fleurs belges, fraîches, de saison et non traitées : " J’ai étudié la communication. J’ai travaillé dans un bureau. Et j’ai vraiment eu besoin de changer de vie, de retrouver un peu la nature et le côté manuel. J’ai commencé des cours de fleuristerie en cours du soir. Il y avait deux problèmes pour moi. Les cours étaient beaucoup trop classiques. Moi je suis beaucoup plus vers le champêtre etc. Et ces pratiques n’étaient pas trop enseignées. Par ailleurs, j’ai découvert l’envers du décor de l’industrie des fleurs. Je n’avais pas du tout conscience que les fleurs ne venaient pas du tout d’ici, qu’elles étaient beaucoup traitées chimiquement. Je me suis renseignée pour savoir s’il y avait des alternatives et donc j’ai découvert le " slow flower " qui implique faire avec des fleurs de saison, de ne pas avoir un énorme nombre de fleurs par semaine, donc c’est vraiment respecter le rythme de la nature et ne pas exiger ce que nous, on aimerait bien. J’ai cherché longtemps des petits producteurs. Il n’y en a vraiment pas beaucoup en Belgique, donc c’est assez compliqué. J’ai été très surprise. Il y a beaucoup de gens qui étaient conscientisés à Liège, je n’en avais aucune idée. Donc ça a vraiment suivi très, très vite. Il y a en fait une demande que je n’attendais pas. Depuis que je me suis lancée, je n’ai pas eu une semaine sans demande de bouquet. "
Mais certains clients peuvent avoir envie d’avoir une démarche éco-responsable, sans forcément être conscient de tout ce que cela implique. " Par exemple, pour les mariages, c’est compliqué. ", explique Elodie Gernay, " On a cette idée du mariage qu’on souhaiterait, on se dit que l’éco-responsable c’est super-chouette et qu’on aimerait allier les deux, mais les fleurs des champs c’est en fonction de la météo, en fonction de la nature. Il n’y a pas toujours les fleurs qu’on pensait avoir. On peut respecter par exemple des tons de couleurs qu’on va avoir de saison en saison mais pas promettre un type de fleur ou une quantité astronomique de fleurs parce que cela, ce ne sera pas possible avec l’éco-responsable. Donc il y a beaucoup de gens qui ont envie d’aller vers l’éco-responsable, simplement il faut encore un peu expliquer de temps en temps ce que cela implique. J’ai, par exemple, la classique demande d’un bouquet de 50 roses rouges, cela n’est pas possible et de toute façon, ce n’est pas non plus vraiment ce qui me plaît dans le fait d’être fleuriste. ".