Avec "Worrisome Heart", son premier album en 2008, la jeune chanteuse américaine Melody Gardot a mis tout le monde d'accord, comme ce fut le cas pour une certaine Norah Jones en 2001. Chanteuse de jazz, la jeune femme au prénom prédestiné revient pourtant de loin. C'est lors de sa longue convalescence d'un accident gravissime qu'elle a jeté les bases de sa musique.
Née le 2 février 1985 dans le New Jersey, Melody Gardot grandit à Philadelphie (Pennsylvanie), où elle s'initie très vite à la musique et au chant. Fan de Duke Ellington, de The Mamas and the Papas et de Radiohead, Melody devient chanteuse dans des clubs de la région de Philadelphie alors qu'elle n'a que 16 ans. Puis un drame survient sur sa route. À 19 ans, alors qu'elle est en balade à vélo, une voiture la percute violemment et la laisse pour morte. La jeune chanteuse, alors étudiante en stylisme, échappe à la mort de justesse mais souffre de séquelles importantes au cerveau et à la colonne vertébrale, ce qui génère évidemment moult symptômes (douleurs musculaires, problèmes moteurs, extrême sensibilité à la lumière et au bruit).
La musicothérapie comme remède
Ses médecins lui conseillent, entre autres, la musicothérapie. Melody Gardot s'essaie alors à l'écriture et à la composition, de sa chambre d'hôpital où elle reste de longs mois. Les résultats sont vite probants. La jeune chanteuse retrouve la mémoire qui lui faisait défaut, et ce qu'elle écrit et compose impressionne de plus en plus son entourage. Le défi est relevé. En 2005 paraît "Some Lessons - The Bedroom Sessions", un mini album de six titres qui concrétisera ce rêve, rendu possible par la volonté de s'en sortir par la musique. Entre jazz, folk et pop, Melody Gardot laisse entrevoir son talent évident. Fin 2006, son premier album "Worrisome Heart" reçoit l'acclamation de la critique et est un vrai succès commercial aux Etats-Unis.