Economie

Relance : Bientôt une "Biotech School" aux ambitions internationales à Gosselies ?

Relance: Bientôt une "biotech school" d'envergure internationale à Gosselies?

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Jumet. Sur l’ancien site de Systemat, une usine de pointe est en train d’être construite. Un chantier pas comme les autres: en quelques mois à peine, des " salles blanches " sont construites, un environnement "propre" spécifiquement conçu pour la recherche et la production de médicaments biologiques.

Nous sommes dans un ancien lieu d’assemblage informatique et "au cœur des travaux d’Univercells et de sa filiale Exothera, pour permettre la production de produits pharmaceutiques à base de vecteurs viraux, et notamment des vaccins contre le Covid-19", explique Hughes Bultot, cofondateur et dirigeant d’Univercells.

Relance: Bientôt une "Biotech School" aux ambitions internationales à Gosselies?
Relance: Bientôt une "Biotech School" aux ambitions internationales à Gosselies? © Tous droits réservés

Vaccin contre le Covid-19 à Jumet

Au moment de la visite du chantier – 50 millions d’euros d’investissements pour deux sites en construction, Hugues Bultot reconnaissait ne pas avoir de réalisation concrète à annoncer, "qui permettrait de relâcher la pression au niveau de l’approvisionnement des vaccins contre le Covid – Mais je pense que cela va venir".

A peine quelques jours plus tard, Univercells était choisie par la biotech américaine CyanVac pour développer et produire des millions de doses d’un candidat vaccin - par injection nasale - en vue des essais cliniques. Une victoire pour l’entreprise.

Projection des travaux, une fois terminés, sur le site d'Univercells à Jumet
Projection des travaux, une fois terminés, sur le site d'Univercells à Jumet © Univercells

Univercells est loin d’être un cas isolé en Wallonie. Catalent, UCB, ThermoFisher… Les entreprises biotech et biopharma sont nombreuses à investir des millions d’euros dans de nouvelles capacités de production, sur le sol wallon. Des entreprises qui ont souvent un même problème : le recrutement.

Qui concernent "à peu près tous les types de fonctions", poursuit Hughes Bultot, "aussi bien les laborantins que les ingénieurs en développement ou les profils scientifiques, au niveau des procédés de production. Le vivier local est épuisé, donc nous devons attirer des profils étrangers, ou former des profils existants."

Combler le fossé

Le besoin en main-d’œuvre du secteur a été estimé, pour la seule Région Wallonne à plus de 2000 emplois pour les trois prochaines années - tous niveaux de qualifications confondus. Pour rappel, les biotechs en matière d’emploi, ce ne sont pas que des doctorants, mais aussi des électromécaniciens et des techniciens de laboratoire. Dans la chimie et les sciences de la vie, un poste sur cinq ne nécessite pas d’expérience professionnelle préalable

"Le vivier local de profils scientifiques, épuisé"

Xavier Pesesse, directeur du centre de Formation HelSci (ULB) confirme que "Les entreprises du secteur sont en forte croissance depuis des années, et donc l’idée c’est d’appuyer sur l’accélérateur en matière de formation". Pour combler le fossé entre éducation et entreprises et être un moteur favorisant la reprise économique post-Covid, le projet " Biotech School ", dans les cartons du projet de relance de la Région Wallonne, demande 30 millions d’euros, pour créer " une école européenne de biotechnologie et hub santé " localisée à Gosselies.

Relance: Bientôt une "Biotech School" aux ambitions internationales à Gosselies?
Relance: Bientôt une "Biotech School" aux ambitions internationales à Gosselies? © Tous droits réservés

"Biotech School"

C’est encore un parking. Et il est clairsemé, télétravail oblige. Sur ce terrain du Biopark de Gosselies, des travaux devraient commencer début 2022. Pour ériger 27.000 m² de surface dédiée aux biotechnologies, dont 5000 seraient dédiés à une "EU Biotech School". Le projet est dans les cartons depuis environ dix ans. L’idée c’est de mettre sur pied un pôle formation centralisé "pour des étudiants et des demandeurs d’emploi peu ou hautement qualifiés".

Rayonnement international

L’autre intérêt mis en avant : le rayonnement. Pour le porteur du projet, Frédéric Druck, qui est également administrateur délégué d’Essencia Wallonie, "le projet est double".

"Propulser le recrutement et le développement du business, d’une part. Mais il y a aussi, d’autre part, une dimension emblématique. Il faut dire que les choses se passent en Wallonie. Le faire savoir et le montrer, notamment avec un bâtiment qui sera un carrefour entre les entreprises, opérateurs et fournisseurs de services".

Un symbole, pour attirer des investisseurs internationaux et compléter le paysage biotech wallon. Un centre de formation pour contribuer à la relance économique wallonne. Le projet n’attend plus que le feu vert de la Commission européenne.

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