Dans la soirée de samedi, le chef de l’État a annoncé la composition de son gouvernement. Parmi les nouveaux ministres, un nom attire tous les regards, mais aussi toutes les questions : Mehmet Simsek, nommé ministre des Finances, fait son retour au gouvernement. De 2007 à 2018, comme ministre ou vice-Premier ministre, ce banquier à la carrière internationale a dirigé les finances turques. Dans un contexte de chute de la livre, d’inflation record et de crise de confiance chez les investisseurs, il n’est pas étonnant que Tayyip Erdogan fasse de nouveau appel à lui.
Problème : Mehmet Simsek prône l’orthodoxie monétaire. Or, la principale raison de l’inflation galopante, c’est l’insistance du président à baisser les taux de la Banque centrale, à l’inverse de ce que préconisent les économistes. Mehmet Simsek pourra-t-il revenir à des méthodes plus orthodoxes dans un système où le président est le seul décideur ? Pourra-t-il amener plus de rigueur alors que Tayyip Erdogan est déjà concentré sur les élections locales de mars 2024 ? Beaucoup en doutent.
Deux autres noms sortent du lot dans ce nouveau cabinet : Hakan Fidan, qui dirigeait depuis 13 ans les services de renseignement, rejoint les Affaires étrangères. Au ministère de l’Intérieur, Ali Yerlikaya, jusqu’ici préfet d’Istanbul, remplace Süleyman Soylu. Ce dernier, comme presque tous les membres du précédent cabinet, a rejoint les bancs du parlement.