Les grévistes de la faim ont commencé leur grève il y a 56 jours. Depuis quelques jours, les sans-papiers réunis dans l’Eglise du Béguinage dans le centre de Bruxelles ont fermé les portes. Ils se sont cloîtrés à l’abri des regards et demandent dans le silence et la torpeur "la reconnaissance de leurs droits". S’ils se sont enfermés c’est également pour ne pas être dérangés sans arrêt par les journalistes.
Grève de la soif
Depuis ce vendredi, une nouvelle étape est donc franchie par certains des sans-papiers déjà fortement affaiblis. "Une bonne partie des grévistes ont été contraints de débuter une grève de la soif", indique Omar, l’un des porte-parole de l’Union des sans-papiers pour la régularisation (USPR), qui soutient les participants à la grève. "Le calcul qui serait fait de compter sur les congés parlementaires pour faire disparaître le problème n’est pas raisonnable. Les occupants demandent simplement un accès légal au marché du travail, ce qui est parfaitement dans les compétences du gouvernement. En l’absence de garantie suffisante, l’introduction de dossiers via ladite zone neutre ressemble fort à une volonté de casser le mouvement. Il faudra négocier et répondre aux demandes de l’USPR et apporter une réponse le plus rapidement possible", communique l’USPR.
Selon un membre d’un collectif proche des grévistes : cette grève de la soif a été entreprise ce jeudi par une dizaine de sans-papiers sur le site de l’ULB. La quasi-totalité de ceux présents dans l’Eglise du Béguinage ont décidé de la commencer dans le courant de la nuit de vendredi à samedi.
Cette décision de passer à la vitesse supérieure a été prise à la suite des déclarations du secrétaire d’État et de la mise en place d’une "zone neutre". Dans cet espace situé non loin de l’Eglise du Béguinages, les personnes sans-papiers peuvent recevoir des informations sur leur situation administrative et les procédures qu’elles peuvent entreprendre. Cette initiative ne plaît pas aux grévistes de la faim qui y voient donc une volonté de casser leur mouvement sans répondre à leur situation. Sur le fond du problème, Sammy Mahdi continue à s’opposer à une régularisation collective et considère toujours la régularisation comme une faveur et non un droit.