Episode 4 sur les 60 ans de l’indépendance du Congo : 'Premières élections libres en 2006' - Diffusé dans l’émission Transversales, le 04 juillet 2020. Avec les archives de la Sonuma.
"J’ai une affection particulière pour le Congo, je considère les congolais comme mes concitoyens. Je ne sais pas l’expliquer, c’est comme ça", explique Louis Michel, l’une des figures du MR, longtemps bourgmestre de Jodoigne.
L’homme semble être guidé par cet attachement viscéral. Quand il arrive aux affaires étrangères en 1999, avant d’être Commissaire européen à la Coopération internationale et à l’aide au développement, c’est lui qui remet le Congo dans l’agenda international. Avec lui, la Belgique redevient un interlocuteur de référence au sujet de l’Afrique centrale.
Son prédécesseur au ministère des affaires étrangères, Erik Derycke (sp.a), assumait une politique de désengagement vis-à-vis de l’Afrique et du Congo. Il répétait souvent à la chambre et dans les médias que l’époque du colonialisme était définitivement révolue. Son leitmotiv c’était "L’Afrique aux africains".
"En tant que ministre, je suis redevable devant l’histoire de ce que les institutions de mon pays ont eu comme relation, pour le meilleur et pour le pire, avec leur ancienne colonie. Et donc se désintéresser à ce point, faire comme si ça n’existait plus, faire comme si nous n’avions aucune sorte de redevabilité, aucun devoir vis-à-vis de ce pays, c’est une forme de déni de responsabilité politique qui ne fait pas partie de mon ADN, s’insurge Louis Michel. Je pense qu’il fallait au moins intervenir diplomatiquement".
De fait, Louis Michel fait en sorte qu’à chaque réunion du Conseil européen ou des Nations-Unies, la RDC soit à l’ordre du jour dans l’agenda international.
"Je pense que si je n’avais pas fait ça, on n’aurait pas réussi à mettre fin à la deuxième guerre du Congo (1998-2002), avec l’accord de paix de Sun City. On n’aurait pas réussi à organiser des élections démocratiques en 2006…".