Non, nous ne jouerons pas au jeu des sept différences entre un JT d’hier et d’aujourd’hui. Certains changements sautent aux yeux d’ailleurs, ce serait trop facile. Mais que diriez-vous de la ligne éditoriale ? Celle qui détermine qu’un sujet aboutira sur antenne ou pas, celle qui imprime au Journal télévisé un style bien à lui ?
Depuis la rentrée, le rédacteur en chef du JT rencontre les journalistes pour exposer la ligne que nous serons amenés à suivre ces prochains mois. Plus d’incarnation, plus de directs, moins de sagas, plus de journalisme constructif… Une évolution basée sur la volonté de s’adresser encore davantage qu’avant au "grand public". Un public dont les avis ont été pris en compte, via des études réalisées par la RTBF auprès de téléspectateurs. Le tout dans un contexte où l’offre d’information est disponible partout et tout le temps, sur internet.
A vous de vous faire votre avis : Inside vous met dans la confidence… Voici donc un petit passage en revue des choix éditoriaux actuels avec Bruno Clément, le rédacteur en chef. Pour que vous regardiez le JT d’un œil averti.
INSIDE : Quelles sont les attentes du public et comment le JT en tiendra-t-il compte ?
Bruno Clément : Ce que montrent les études réalisées, c’est que les gens continuent d’avoir envie d’une offre de qualité propre à la RTBF, c’est-à-dire des informations certifiées. Ils ont envie d’être informés. Les nouvelles dimensions qui peut-être sont un peu moins connues ou qui l’étaient moins avant, c’est que ça s’inscrit dans un contexte de convivialité.
Les gens regardent la télévision, certes, pour être informés, mais aussi se détendre. C’est une évolution déjà en cours depuis plusieurs années : on n’est plus dans la grand-messe avec un présentateur, homme tronc, professeur, dans un contexte un peu ex cathedra qui nous explique les grandes infos du monde. On est dans une dimension où on est plus proche des gens, plus dynamique. Les présentateurs aujourd’hui se lèvent, ont des échanges avec des journalistes en plateau. Donc ça, c’est une première volonté de recherche.
On va vers un journalisme plus constructif
Et puis, ce qui est intéressant, c’est que la volonté journalistique et les demandes du public se ressemblent. On va vraiment vers un journalisme plus constructif et plus positif. Ça ne veut pas dire le journalisme "bobo", où on ne parle que des choses qui vont bien. Non ce n’est pas ça : il s’agit d’abord des informations utiles qui apportent des solutions et des réponses aux questions que les gens se posent dans la vie de tous les jours.
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Un exemple récent parmi d’autres : on fait une séquence sur les nounous avec cette question : est-on dans la légalité si on paie les gens de la main à la main ? On fait une séquence qui explique ce phénomène très important des nounous qui aident les parents dans l’éducation de leurs enfants, et, en plus, on explique qu’au-delà de huit heures, on doit déclarer, mais qu’en deçà on est dans la légalité. C’est un élément tout à fait simple et basique mais qui peut être hyper utile pour énormément de gens.