Sans contestation possible, la réponse à cette question est : oui, il y a deux poids deux mesures. Sur presque tous les plans, nous ne traitons pas les Ukrainiens comme les Syriens.
Au niveau de la population, les propositions d’accueil dans les familles et les initiatives de solidarité sont beaucoup plus nombreuses. Sur les réseaux sociaux, les messages assimilant l’arrivée de réfugiés syriens à une invasion n’ont pas d’équivalent pour les Ukrainiens. Dans les médias, les réfugiés ukrainiens bénéficient de plus de bienveillance, avec par exemple, la création d’une radio spécifique par la RTBF. Enfin au niveau des autorités publiques, l’accueil des réfugiés ukrainiens bénéficie de plus d’attention et de considération que celui des Syriens et ce depuis le sommet de l’État jusqu’à la plus petite commune.
Alors, une grande partie sans doute de l’explication à ce traitement différencié provient de notre proximité physique et culturelle avec l’Ukraine. Ensuite, nous nous sentons plus concernés, plus touchés par cette guerre que la guerre en Syrie. Une autre partie de l’explication provient de ce que le discours sur le grand remplacement a fortement percolé dans la société et qu’une partie significative de la population considère les réfugiés issus de pays musulmans comme une menace.