Réforme des soins psychologiques : des consultations plus accessibles depuis ce 1er janvier

Réforme santé / Les soins psychologiques plus accessibles

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Par Miguel Allo

Initialement prévue au mois de septembre dernier, la réforme des soins psychologiques est d’application depuis ce 1er janvier 2022. Sont concernés les soins de première ligne et spécialisés pour les enfants, les adolescents et les adultes avec un tarif de 11 euros. Les de l’intervention majorée de l’assurance soins de santé (BIM) payeront quant à eux 4 euros.

Pour le patient, il s’agit d’une offre complémentaire à ce qui existait au préalable, notamment des consultations remboursées. A la différence que le nouveau budget a été multiplié par quatre, pour passer de 39 millions d’euros à 152 millions d’euros, ce qui devrait permettre d’améliorer l’accessibilité à ce type de soins.

L’idée d’une réforme de ce type avait déjà été évoquée lors de la précédente législature, mais la copie a été revue par l’actuel ministre de la Santé, Frank Vandenbroucke (Vooruit), dans la foulée de la crise sanitaire avec des moyens supplémentaires. Après concertation de tous les acteurs de la santé mentale, une nouvelle convention a vu le jour l’été dernier. L’implémentation de cette nouvelle convention étant particulièrement complexe, cela explique le report et l’application de cette réforme initialement prévue au mois de septembre en ce début d’année 2022.

Concrètement

La personne qui souhaite bénéficier de ce type d’aide doit d’abord trouver un psychologue conventionné. Celui-ci peut être indépendant ou salarié. Les séances peuvent dès lors se dérouler en cabinet privé, pluridisciplinaire, dans une structure de santé mentale ou encore dans une maison médicale.

Aucune liste des psychologues conventionnés n’est encore disponible actuellement (elle devrait voir le jour), il s’agit donc pour le patient de se renseigner au préalable s’il va pouvoir bénéficier du système du tiers payant Autre possibilité, contacter le réseau de santé mentale en fonction de votre lieu de résidence. Ces structures sont le fruit d’une réforme précédente qui visait à déplacer les moyens – des lits d’hôpitaux – du milieu hospitalier vers des soins à l’extérieur. Il y a 32 réseaux de santé mentale pour l’ensemble du pays chargés d’implémenter sur le terrain cette nouvelle convention.

Notons encore que la mise en place de cette réforme se fait de façon progressive. Il n’y a en ce moment qu’un nombre limité de professionnels conventionnés. De plus, le budget étant limité, il appartient aux réseaux de santé mentale de conventionner ou pas les psychologues et cela sur base de différents critères (s’inscrire dans une perspective de santé publique, travailler en multidisciplinarité, etc.).

Des soins psychologiques plus accessibles

Avec la réforme, le patient paiera lors d’une séance 11 euros, autrement dit le tiers payant ou encore la part des frais à sa charge. Le reste sera pris en charge par l’Inami, l’

de l’intervention majorée de l’assurance soins de santé (BIM), ils payeront 4 euros par consultation. Pour les séances de groupe, le prix a été fixé à 2,5 euros. Notons encore que la première consultation est gratuite.

Combien de séances ?

Le nombre de séances maximum auxquelles la patiente ou le patient a droit sur une période d’un an va dépendre du type de soins. A savoir :

  • Pour les soins psychologiques de première ligne – avec un psychologue facilement accessible pour des soins de courte durée ou de faible intensité –, 8 séances individuelles pour les adultes (à partir de 15 ans). Pour les enfants et adolescents (jusqu’à 23 ans), le nombre de séances est de maximum 10. Dans le cas où il s’agit de séances de groupe, les adultes ont droit à 5 séances et les enfants 8.
  • Dans le cadre de soins psychologiques spécialisés, pour des besoins plus spécifiques et/ou plus longs, la réforme prévoit 20 séances individuelles pour les enfants et les adultes. Quant aux séances de groupe, leur nombre a été fixé à un maximum de 12 pour les adultes et 10 pour les enfants. Notons que les soins psychologiques de première ligne peuvent servir de relais aux soins spécialisé ce qui permet, par exemple pour un adulte, de 8 séances + 20 si la situation le nécessite, précise Quentin Vassart, président de l’Union professionnelle des psychologues cliniciens francophones (UPPCF).

Les séances peuvent se dérouler chez le psychologue, par vidéo ou encore directement chez le patient.

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Un accès sans prescription

Avec la convention précédente, les patients avaient droit à 2x4 consultations avec le système du tiers payant, soumises à prescription médicale. Avec la nouvelle mouture, nous explique Quentin Vassart, président de l’UPPCF, "on s’inscrit dans une démédicalisation de la santé mentale, puisqu’il ne faut plus avoir de diagnostic (d’un médecin, ndlr) pour aller chez le psychologue, et donc plus de prescription au préalable".

Pour Quentin Vassart, cette réforme va améliorer l’accessibilité aux soins psychologiques. Elle était aussi indispensable "vu l’état de la santé mentale de la population belge".

Mais, selon ce spécialiste, il ne s’agit là que d’une première pierre et il faudra d’autres projets pour améliorer les remboursements. Il souhaite aussi rappeler que la santé mentale reste un parent pauvre, puisqu'"elle ne représente que 2% du budget global de l’Inami, alors que 40% de la population vit un épisode dépressif ou un trouble anxieux à un moment ou à un autre" de sa vie.

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