Ce sera peut-être l’un des thèmes de la campagne électorale : la refédéralisation de certaines compétences transférées aux entités fédérées. Et un exemple souvent cité est celui de la santé. Plusieurs élus du MR et de l’Open VLD plaident pour cette refédéralisation. La ministre fédérale en personne, Maggie De Block, déplore la perte d’efficacité à cause du saupoudrage institutionnel. Neuf ministres ont des compétences en matière de santé en Belgique, pour ne prendre que Bruxelles, et six ministres ont leur mot à dire. C’est beaucoup.
Et c’est trop, de l’avis de Jean Hindricks de l’UCL. "Il y a une certaine confusion sur les rôles des uns et des autres. Certains ont des compétences qui sont déléguées par d’autres — c’est un peu curieux d’ailleurs — et on a cet enchevêtrement de compétences, qui crée une confusion dans les rôles de chacun, et surtout, à mes yeux, qui crée une certaine forme de dilution dans les responsabilités, puisqu’au final tout le monde est responsable. C’est comme dire que personne n’est responsable face à un problème particulier ".
La Belgique avant-dernière au classement de l'état de santé de la population
Et cela se produit dans plusieurs politiques de santé. Par exemple avec le problème du Samu, de l’aide médicale d’urgence et des problèmes de maladie mentale, explique Jean Hindricks : "On a quand même un certain nombre de jeunes en déshérence qui sont dans Bruxelles, et on les laisse vagabonder, alors qu’ils devraient se trouver dans des institutions pour y être traités. On trouve beaucoup de jeunes en décrochage scolaire, des problèmes de drogue liés à des problèmes de santé mentale".
Le professeur Jean Hindricks remarque aussi qu’en 1990, dans une Union européenne à 15, la Belgique était à la septième place d’un classement sur l’état de santé de la population. Aujourd’hui, c’est la dégringolade à la 14e place. Soit l’avant-dernière devant le Royaume-Uni.