Reconstruire après les inondations : "On resserre les règles afin de protéger les gens", annonce Willy Borsus

Willy Borsus

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Six mois après les inondations qui ont frappé la Wallonie à la mi-juillet 2021, on est encore dans l’urgence, constate le ministre wallon de l’Economie et de l’Aménagement du territoire Willy Borsus, interrogé sur La Première : "Même si 3100 logements ont été mis à disposition des sinistrés, il faut solder un certain nombre de dossiers afin de permettre aux gens à la fois de reconstruire et de se reconstruire. Pas mal de gens sont encore dans des situations transitoires, des dossiers d’assurances doivent être réglés, des choix en matière d’infrastructures doivent être posés. La Région wallonne a décidé d’intervenir complémentairement aux montants plafonnés prévus dans les contrats d’assurance, cette solidarité régionale pourra soutenir la reprise d’un grand nombre d’activités, mais aussi, derrière ces activités, les emplois concernés. Plusieurs milliers d’emplois sont concernés par la reprise effective des activités des commerces ou des entreprises".


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En ce qui concerne la reconstruction, le ministre Borsus "ne veut pas ajouter de la souffrance à la souffrance et forcer, déraciner, contraindre. Je souhaite qu’on puisse s’inscrire dans le dialogue et dans le partenariat, aussi avec les autorités locales. Mais il faut tenir compte des leçons de ce qui s’est passé, dans les bassins concernés, mais cela pourrait se passer dans d’autres situations en Wallonie. Les pouvoirs publics doivent veiller à protéger, à retarder l’arrivée de l’eau, à perméabiliser les sols, à planter et à avoir des zones temporaires de rétention des eaux de manière à éviter cet accroissement temporaire très rapide du niveau de l’eau. Il faut construire différemment : protéger les structures des bâtiments, choisir les matériaux. En même temps on s’inscrit dans des plans stratégiques, notamment pour la Vesdre, afin de fixer les lignes du futur. Une circulaire est envoyée ce jeudi aux communes afin d’actualiser les règles de conduite, que ce soit pour les auteurs de projet, les candidats à la construction, les fonctionnaires délégués ou les villes et communes, avec une hiérarchie en ce qui concerne les mesures à prendre ainsi que les interdictions, selon que le risque d’inondation est faible, moyen ou élevé. Si le risque est faible on doit faire la démonstration qu’on n’aggrave pas la situation et mesurer ce qui est à modifier sur la superficie urbanisable. Si le risque est moyen il faut en outre faire la démonstration que le bâtiment résisterait à toute hypothèse d’inondation telle qu’on l’a rencontrée ailleurs. Et si on est en zone d’aléa élevé il est quasiment impossible de construire à l’avenir, sauf à faire une étude hydrologique extrêmement approfondie. Une de nos missions principales est de protéger les gens et anticiper à travers les mesures générales et l’analyse de dossiers particuliers".

"On resserre les règles de manière à protéger les gens. A plus long terme on va vers le 'zéro béton net' en 2050 et on est en train fixer une trajectoire globale pour éviter d’urbaniser à l’excès notre territoire et pour préserver les espaces naturels, permettre à la biodiversité de se développer, reconvertir des sites industriels", insiste-t-il.

"Nos statistiques révèlent qu'environ 10% des demandes de permis (évaluées au total entre 30.000 à 40.000 chaque année en Wallonie) sont concernées par des problèmes d'exposition au risque d'inondations par débordement de cours d'eau et par ruissellement concentré. Face à ces enjeux, il est indispensable d'actualiser les règles relatives à la délivrance de permis dans les zones exposées à des risques d'inondations et à la lutte contre l'imperméabilisation des espaces", précise le ministre par communiqué.

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