La commission de l'Intérieur de la Chambre a décidé mardi de procéder à l'audition de l'Organe de contrôle de l'information policière (COC) à propos du recours au logiciel illégal Clearview, suivant ainsi une demande des députés de la majorité Julie Chanson (Ecolo) et Hervé Rigot (PS).
Le commissaire général de la police fédérale, Marc De Mesmaeker, pourrait également être entendu dans un deuxième temps. La demande d'une telle audition avait été formulée par Nabil Boukili (PTB).
L'application développée par Clearview AI tire profit de l'intelligence artificielle pour identifier des personnes à partir d'une simple photo. Le système se base sur plusieurs milliards de clichés pris sur les réseaux sociaux, comme Facebook et LinkedIn. À l'aide d'un algorithme, ces images sont ensuite traitées pour créer une base de données biométriques dont l'accès est vendu à la police et à des sociétés privées dans divers pays. Ce logiciel a déjà été jugé illégal par l'Autorité canadienne de protection de la vie privée. En janvier dernier, l'Autorité de protection des données de Hambourg (Allemagne) l'a également jugé non conforme au Règlement général sur la protection des données (RGPD) européen.
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Début 2020, à la suite d'une fuite de données, le site américain Buzzfeed avait pu consulter la liste des utilisateurs du logiciel Clearview et avait ainsi montré que des organismes gouvernementaux ou des forces de police en Belgique y avaient eu recours.
Ces allégations avaient toutefois été démenties par la police. Or, en commission parlementaire, la ministre de l'Intérieur Annelies Verlinden avait reconnu que la police avait bel et bien eu recours à ce logiciel.