Réchauffement: pourquoi la pandémie n'aura qu'un faible impact positif

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A la veille d'un conseil européen suivi d'un sommet international sur le climat, la Belgique a annoncé s'être mise d'accord sur un objectif de -55% d'émissions, qu'elle ira défendre au niveau européen. L'objectif est de sauver l'accord de Paris, soit contenir le réchauffement sous les 2°C et même 1,5°C si possible. Le temps presse... Selon l'ONU, le monde file toujours vers 3°C de réchauffement. On en parle dans CQFD avec Zakia Khattabi, ministre fédérale du Climat et François Massonnet, climatologue et chercheur qualifié FNRS à l'UCLouvain. 

Demain la Belgique marquera son accord sur son ambition

"Cet après-midi, Alexander de Croo a été très clair: il y a un soutien pour cette ambition de réduire de 55% les émissions de gaz à effet de serre d'ici 2030", affirme Zakia Khattabi, "mais avec deux points d'attention mis en avant par la Flandre et que nous soutiendrons [...] La question de la flexibilité et des économies de coûts, soient des modalités de mise en oeuvre. Mais demain, la Belgique marquera bien son accord sur cette ambition", assure la ministre.

Pour rappel, l'Union est actuellement engagée sur un objectif de - 40% d'émissions par rapport au niveau de 1990. Avec le "Green Deal", elle propose une réduction de 50 à 55% en 2030, assortie de la neutralité carbone pour 2050. C'est là-dessus que les Etats Membres doivent encore s'entendre lors du conseil européen. Selon de nombreuses ONG, il faudrait en fait viser - 60 à - 65%, pour avoir une chance de respecter l'accord de Paris. Pour rappel, cela fait cinq ans que cet accord mondial a été adopté, le premier juridiquement contraignant sur le changement climatique.

La baisse d'émissions de GES pour contenir le réchauffement à 1,5°C est de 7% par an

Sur ces différences, François Massonnet explique: "l'essentiel, c'est que ça va dans le bon sens, mais on reste toujours un peu en deça des ambitions qu'on devrait viser pour respecter l'accord de Paris [...] La baisse pour contenir la hausse des températures sous le seuil de 1,5°C est d'environ 7% par an, c'est aussi l'équivalent des émissions qu'on n'a pas produites cette année en raison de la pandémie".

Mais il s'agit d'un retournement conjoncture qui n’aura qu’un effet "négligeable" à long terme, selon le dernier rapport du Programme des Nations Unies pour l’Environnement. En effet, cela ne permettrait d'éviter que 0,01 degré de réchauffement d’ici 2050. Pire, selon les experts de l'ONU: d’ici la fin du siècle, la trajectoire de réchauffement est estimée à 3,2°C de plus... Et ce même si tous les engagements de Paris étaient tenus.

De plus, "l'année 2020, climatiquement parlant, elle n'a pas attendu la crise sanitaire pour changer", explique le climatologue:

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