La théorie est la suivante (et on pense évidemment au film Le Jour d’Après !) : si le gulfstream s’arrête, notre pays va devenir une terre gelée. Niet, bien sûr, c’est même quasiment le contraire qui se produirait !
Pour schématiser : le gulfstream est un courant marin océanique qui en surface part de l’Hémisphère Sud passe par l’équateur puis les tropiques (où une partie de cette eau va s’évaporer ; ce qui va “saler” son eau) et arrive chez nous. L’eau qu’il embarque avec lui, c’est important, est alors chaude et salée à nos latitudes. Une fois arrivée au Groenland et en Arctique, cette masse d’eau se refroidit et va "glisser" sous l’eau présente à cet endroit (car elle est plus salée et donc plus dense que les eaux douces du Pôle Nord). En Arctique, les eaux du Gulf Stream vont alors couler jusqu’au fond de l’océan pour retourner vers l’hémisphère sud avant de remonter à la surface au niveau de l’Antarctique, rejoindre l’hémisphère nord, se réchauffer… et repartir pour un tour.
Le fonctionnement du moteur de ce système (qu’on appelle "convection profonde") est intimement lié au froid des calottes polaires : si l’eau arrive plus chaude ou moins salée (à cause de la fonte de la calotte du Groenland), le mécanisme va se gripper… C’est la base du scénario catastrophe du film " Le Jour d’Après ".
Dans les faits, on vous rassure, aucune chance que le moteur casse net. Il faudrait des années pour que cela s’arrête. Ce qui pourrait en revanche se produire, c’est qu’une partie du gulfstream (qui se dirige vers l’Europe) s’arrête ou soit trop perturbé que pour jouer ce rôle. Pas question d’hiver polaire qui nous tomberait dessus du jour au lendemain : le mercure pourrait descendre un peu mais… ne ferait qu’atténuer le réchauffement climatique dans nos régions !
Et au-delà de ça : le gulfstream transporte la chaleur des tropiques vers nos régions. S’il s’arrête du jour au lendemain, un froid polaire ne débarquera pas "de nulle part" mais on risque de se retrouver avec des vagues de chaleur venues des tropiques ; puisque l’océan permettra moins de refroidir ces régions, les vents du sud nous amèneront d’autant plus de chaleur.
Dernier point d’attention : la chaleur, dans cette hypothèse, sera un peu plus transportée par les courants atmosphériques et un peu moins par les océans. Simplement !