Re-Cycle

Re-Cycle : Les Losers Magnifiques

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Les éternels ''numéro deux'', des éternels "j’aurais bien voulu mais je n’ai point pu", des sempiternelles gens qui n’ont pas de chance, genre quand un avion s’écrase, c’est sur leurs pieds. Bref, je vais vous parler des losers magnifiques.

Le vintage et ses réinventions dans la pop culture avec ''Re-Cycle'',

le samedi à 8h45 dans ''Bed & Breakfast'' sur Classic 21 !

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Et je vais commencer par vous raconter l’histoire de Neil Mc Cormick, qui voulait faire de son groupe "Shook Up !" le plus grand groupe de rock du monde. Mais au même moment, toujours à Dublin un certain Paul a aussi l’idée de se lancer dans le rock. Et ce Paul va vite se faire appeler Bono et créer U2. Et là, on connaît la suite… McCormick va encore un peu s’accrocher et faire illusion, mais son "Shook Up !" est tombé dans l’oubli, tandis que U2 a plus que tutoyé les sommets. Dans le genre poissard, "Shook Up !" va faire très fort puisqu’ils iront même jusqu’à organiser un concert le jour du Live Aid, sans savoir que le Live Aid existe. Résultat : ils jouent devant une salle vide et arrêtent les frais ce jour-là pendant que U2, encore une fois, enflamme le Live Aid. Depuis, McCormick est devenu critique musical et écrivain en Angleterre. Et, cela ne s’invente pas, l’une de ses premières interviews était celle de Bono, évidemment. Un film a joliment résumé toute cette histoire de galère. Il s’appelle "Killing Bono" et se trouve encore assez régulièrement en seconde main.

 

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Toujours au rayon rock et cinéma, on relèvera aussi le tout bon "Inside Llewyn Davis" des frères Cohen. Ce film raconte une histoire, à peu près fictionnelle pour ce que l’on en sait, même si elle reflète le parcours de galère de plusieurs musiciens. C’est donc le récit de la sombre existence d’un musicien de folk-rock qui erre à New York à la recherche d’endroits où dormir. Il n’a de la chance pour rien. Il n’arrive pas à changer de vie, ni à faire carrière ni à trouver le grand amour ! Et comme si cela ne suffisait pas, c’est à cette période pour le moins pourrie qu’un jeune Robert Zimmerman fait un essai de sa voix nasillarde dans le quartier. Il est remarqué et va se lancer sous le nom de Bob Dylan.

Et puis, dans un autre genre, il a existé plein de gamins qui voulaient la vie de Harry Potter. Et c’est exactement le propos du brillant nouveau roman de David Foenkinos. Il s’appelle "Numéro Deux" et parle de celui qui a fait second pour camper Harry au cinéma. Le casting a débuté en 1999. Et de sélections en sélections, il n’en est plus resté que deux candidats : Daniel Radcliffe et un autre, dont presque tout le monde a oublié le nom. En fait, il s’appelle Martin Hill. Et il passera donc sa vie à regarder le succès des films Harry Potter en se disant qu’à peu de chose près, il aurait pu y être. Il en sort un livre forcément à cheval entre spleen et tendresse. Sans oublier une bonne dose d’humour et de surprise telles que David Foenkinos arrive toujours à en ménager.

Et puis, pour terminer et revenir au rock, on mentionnera qu’un paquet de hits évoquent des histoires malheureuses. C’est par exemple le cas du "Creep" de Radiohead qui est un hymne à la galère sentimentale. On évoquera forcément aussi le "Loser" de Beck où je dirais que tout est dans le titre. Et on va terminer avec le "Still Loving You" des Scorpions. Cette chanson est un paradoxe en elle-même, puisque ce slow est devenu un incontournable des quarts d’heure américains des années 80 alors qu’il incarne la déclaration d’amour d’un type qui se traîne aux pieds d’une fille qu’il veut reconquérir. Mais elle n’en a pas trop envie. Klaus Meine, le chanteur du groupe, n’a jamais précisé si c’était autobiographique, cela dit.

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