Le même auteur, Aaron Cometbus, donc, signe aussi le très sympa "Un bestiaire de bouquiniste" où il suit des collectionneurs acharnés de bouquins improbables dans les rues de New York. Il s’attache aussi bien sur des clients que des vendeurs. Et on croise donc des vendeurs de rue, des lecteurs maniaques, des clochards célestes et autres pirates de brocantes. C’est bien entendu truculent, très fanzine et rock dans l’esprit.
Ce manque de place, c’est aussi ce que pointent certains des critiques musicaux qu’a rencontrés le journaliste Albert Potiron dans ses deux volumes de "Profession Rock Critic". A part ça, le principe de ces deux bouquins est simplissime et bien pensé à la fois : il s’agit de rencontrer des critiques de rock et d’essayer de creuser avec eux pourquoi ils sont arrivés à ce métier, et comment ils le vivent ou aimeraient le vivre différemment. En deux livres, l’auteur rencontre une trentaine de rock-critiques et vous savez quoi ? Cela ne se répète jamais et cela reste passionnant du début à la fin. C’est un record en soi.
Autre récit qui mérite un format plus long qu’un article de presse : l’autobiographie de l’actrice hollywoodienne Barbara Payton. Elle aura seulement vécu 39 ans. Elle est née en 1927 et vivra assez vite ses années de gloire. Pour vous situer, elle gagnait jusque 10.000 dollars de l’époque par semaine, donc une véritable fortune dans ces années-là. A ce moment-là, elle tournait avec Gregory Peck ou Gary Cooper et ne cachait pas avoir, à l’occasion, couché pour réussir. Puis, elle raconte sa chute dans l’alcool, la drogue et la prostitution pour gagner de quoi se payer tout ça. Mais plus qu’une biographie sans fard, c’est aussi l’histoire des femmes dans l’industrie du show-business dans les années 1900. Bref, c’était bien avant #metoo, mais c’est un témoignage choc qui en dit plus que bien des articles de presse sur le sujet.
Et pour finir, on passe presque par une thèse universitaire, ou presque. Ça en a en tout cas le titre, mais je vous rassure, ça s’arrête là et c’est facile à lire. Ça s’appelle "Mad Max, au-delà de la radicalité" et ce livre montre comment les films de Mad Max nous ont alertés sur les catastrophes écologiques et sociétales à venir. Bref, Mad Max, c’est bien plus que de la science-fiction et son créateur George Miller avait utilisé ses films pour anticiper ce que nous risquions de devenir. Bref, ce gaillard voit tout venir, et souvent avant tout le monde.