Jean-Marc Kabund est une figure emblématique du pouvoir en République démocratique du Congo et sa démission sème pour plusieurs acteurs politiques un peu plus de doute au sein de la famille politique présidentielle, qui est l’union sacrée de la nation, à l’aube des élections de 2023.
Tout est parti d’une expédition musclée des éléments de la Garde Républicaine, unité de l’armée affectée à la protection du président de la République, dans la résidence du président intérimaire du parti au pouvoir. C’était dans la soirée du mercredi 12 janvier et ces soldats ont saccagé la maison, causant plusieurs dégâts matériels et le traumatisme des membres de la famille de Jean-Marc Kabund.
"Sans vous, nous ne sommes rien. J’ai placé ma confiance en vous. Je vous remercie. Le bon ami est celui qui te rend visite pendant le malheur. Vous êtes venus me voir pendant le malheur. Ceux qui ont planifié ce qui s’est passé chez moi, peut-être qu’ils sont contents […] Je suis convaincu que leur joie est de très courte durée", a déclaré Jean-Marc Kabund devant des militants de l’UDPS venus le soutenir à sa résidence.
C’est cet événement qui a conduit à la démission de ce dernier au perchoir de la chambre basse du parlement, mais au sein de l’UDPS, les langues se délient.
"Nous disons non à la démission de Kabund", crient certains combattants de l’UDPS au siège du parti. Toujours au sein du parti, au contraire, d’autres paroles sont davantage euphoriques : "le pays se portera mieux sans lui".
Nouvelles actions
Désormais, on s’attend à de nouvelles actions de la part de celui qui est le coordonnateur de l’Union sacrée de la nation, cette mythique plateforme mise en place par le président Tshisekedi pour s’arracher des alliés acquis à sa cause, des alliés débauchés même dans les rangs des caciques du Front Commun pour le Congo de l’ex-président Joseph Kabila.
Jusque-là, le président Tshisekedi n’a pas réagi mais tous les événements laissent penser qu’il utiliserait le président de l’assemblée nationale, Christophe Mboso, pour jouer au sapeur-pompier.
Pour l’instant, cette démission virtuelle est attendue via courrier au bureau de l’Assemblée nationale. Christophe Mboso est visiblement disposé à recevoir ledit courrier.
"Je n’ai donné aucune instruction à un membre de l’Assemblée nationale concernant la réception d’un quelconque courrier de démission du premier vice-président Jean-Marc Kabund a Kabund", a dit Christophe Mboso.