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RDC : fuir "en toute sécurité", l’enjeu pour des milliers de personnes au Nord-Kivu

Refugees from the Democratic Republic of Congo (DRC) wait in lines for receiving lunch at the Nyakabande Transit Center in Kisoro, Uganda, June 7, 2022, following deadly fights between M23 rebels, one of more than 120 armed groups roaming eastern DRC, and

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Par Belga, édité par Marie-Laure Mathot

Des dizaines de milliers de personnes ont été prises au cours des derniers jours dans l’étau des violences armées dans des zones de la province du Nord-Kivu (est de la République démocratique du Congo), les obligeant à fuir leur domicile, a déploré samedi le coordonnateur humanitaire en RDC, Bruno Lemarquis.

Des combats opposent depuis des mois les rebelles tutsi du Mouvement du 23 Mars (M23) à l’armée loyaliste au Nord-Kivu, une des régions de l’est congolais en proie depuis près de trente ans aux violences de groupes armés locaux et étrangers.

Le M23, que le gouvernement congolais accuse d’être soutenu par le Rwanda – qui dément -, a encore progressé au cours des derniers jours, notamment près des localités de Kitshanga, dans le territoire de Masisi, et de Kishishe, dans le territoire de Rutshuru.

Les organisations humanitaires nationales et internationales sont fortement préoccupées par cette situation, notamment celle de centaines de personnes qui sont menacées par des individus armés et qui ont trouvé refuge dans et autour d’une base de la Monusco (la Mission de l’ONU en RDC) à Kitshanga.

Protéger les civils

"Des milliers de personnes, témoins impuissants des violences, continuent de payer un lourd tribut. Les récentes violences nous rappellent, une fois de plus, l’importance de protéger les civils et les infrastructures civiles, conformément au droit international humanitaire", a souligné le coordonnateur humanitaire de l’ONU en RDC dans un communiqué reçu à Bruxelles.

La poursuite des menaces qui pèsent sur la population a considérablement restreint à la fois la capacité de la population civile à se déplacer pour échapper à la violence, ainsi que la capacité des organisations humanitaires à accéder aux personnes vivant à Kitshanga et dans les localités voisines.

En permettant à la population de se déplacer en toute sécurité

"J''appelle donc toutes les parties au conflit à épargner à la population concernée les souffrances causées par les violences, et leur demande de respecter leurs obligations en vertu du droit international humanitaire en permettant à la population de se déplacer en toute sécurité et sans restriction jusqu’à ce que le calme revienne à Kitshanga", a ajouté M. Lemarquis.

Selon lui, en attendant, l’accès à l’assistance humanitaire reste primordial pour sauver des vies. Cet objectif ne peut être atteint que si les organisations humanitaires ont un accès sûr et sans entrave aux populations affectées à Kitshanga.

A cet effet, le rôle des autorités congolaises est essentiel pour garantir l’acheminement et le déroulement des opérations humanitaires, a-t-il souligné.

"J’invite tous les acteurs à faciliter l’accès humanitaire aux personnes vulnérables et dans le besoin où qu’elles se trouvent. Je remercie les communautés locales qui font preuve de générosité en accueillant des milliers de leurs voisins. Leur solidarité est une marque d’humanité à saluer dans ces moments d’incertitude", a-t-il conclu.

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