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L'Heure H

Ray Charles : comment l'enregistrement de "Georgia on my Mind" a propulsé sa carrière

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Le 29 mars 1959, dans la plus grande salle d’enregistrement du label ABC Paramount, non loin de la 5e Avenue à New York, est un grand jour, particulier, fondateur dans l'histoire de la musique.

Ray Charles, déjà dieu de la soul music, roi du piano, souverain des âmes sensibles, porte la touche finale à une reprise qui le fera entrer dans une nouvelle dimension. Georgia on my Mind, titre phare de la musique afro-américaine des années 1930, entre dans son répertoire. Avec un objectif particulier : celui de faire passer un message. Ce titre, balade sentimentale où Georgia est une magnifique jeune femme, prend derrière son sourire légendaire une autre signification. Celle où Georgia est en réalité l'État de Géorgie. Cet état dans lequel il est né, et celui qui, aujourd’hui, lui interdit de s’y produire en concert.

Alors, comme à son habitude, Ray s’assoit derrière son piano. Aveugle depuis son enfance, il tâtonne du bout des doigts sur les touches, s’y place comme s’il voyait avec ses mains, et joue les premières notes. Le chanteur et musicien n'est pas seul. Son casque, placé sur une seule oreille pour percevoir avec l'autre l'environnement de la salle, est relié au studio d'enregistrement. Il est accompagné de son batteur Milt Turner, d'un orchestre d'instruments à cordes et d'un chœur de gospel. L'interprétation est magistrale, remplie d'émotions qui font sa force et sa faiblesse, mais toute la beauté de la soul. Sa voix expulse les blessures et revendications de la communauté afro-américaine. Tout juste transféré du label Atlantic Records à ABC Paramount, c'est au cours de cette année 1959 qu'il s'impose auprès du public blanc. Ce titre s'impose même en première place du Billboard en 1960.

Dans son esprit, les souvenirs se bousculent aussi, notamment à cause de son addiction à l'héroïne, qui a failli causer sa perte L'Heure H revient aussi sur cette destinée remarquable du père de la soul, qui incarne le rêve américain : un homme à l'handicap visuel, pauvre, marqué par la ségrégation, qui a vécu le traumatisme de sa cécité et de la noyade de son frère durant son enfance, passe de l'anonymat au succès dans les années 1950.

© Gilles Petard/Redferns

► Écoutez l’entièreté de ce récit dans le podcast ci-dessus, et bien d’autres destinées qui ont basculé à L’Heure H avec Jean-Louis Lahaye, du lundi au vendredi de 15h à 16h sur La Première et en replay sur Auvio.

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