Au niveau de l’analyse météorologique, l’objectif est de contextualiser les événements et de comparer observations et prévisions. Les principaux résultats sont :
- Cet événement de pluie peut être qualifié de rare à très rare en termes de répartition et d’intensité : la période retour est estimée à 100 ans, ce qui veut dire que l’on a vécu des pluies qui, statistiquement, n’arrivent qu’une fois tous les 100 ans,
- Les modèles ALARO et ECMWF ont sous-estimé les précipitations réellement tombées,
- À la station de pluviométrie de Jalhay (là où la plus grande quantité de pluie a été mesurée), 4 pics de précipitation ont été enregistrés.
Une crue trop rapide pour faire des lâchers préventifs aux barrages
Au niveau de l’analyse hydrologique et hydraulique, les objectifs étaient de reconstituer les débits de pointe, car les appareils de mesures ont été arrachés par la crue avant que l’on arrive à un débit maximal, et de contextualiser l’événement. Les principales conclusions sont :
- En termes d’intensité, l’événement peut être qualifié de rare à très rare.
- Le phénomène de crue a été rapide
- On observe deux pics de crue sur la Vesdre : le 14 juillet en fin de journée, et le deuxième dans la nuit du 14 au 15 juillet. Une temporalité relatée par les citoyens consultés.
- Pour l’Ourthe, les pics de crue ont eu lieu le 15 juillet au matin et en fin de journée.
Au niveau de la gestion des barrages, l’analyse s’est focalisée sur le barrage d’Eupen. Il a été conclu que vu la rapidité de la crue, il n’était pas possible aux gestionnaires d’effectuer des lâchers préventifs. "Sans la présence du barrage, la situation aurait été bien plus catastrophique, et on ne peut pas attribuer un phénomène de vague au mode de gestion du barrage", précise Thomas Michaud, du bureau d’étude suisse Stucky.
La vallée de la Vesdre particulièrement vulnérable
En comparaison la carte d’aléa des inondations, et l’ampleur des inondations, la correspondance est globalement bonne, sauf pour Verviers. Mais les niveaux observés ont été en général supérieurs que ceux prévus par les cartes d’aléa. La vallée de la Vesdre est particulièrement vulnérable, car elle souffre d’un "déficit de capacité important", ce qui veut dire que, même avec la présence du barrage d’Eupen en amont, la vallée est plus rapidement inondée que les autres bassins. "Des processus aggravants comme les phénomènes d’embâcles aux ponts accentuent cette vulnérabilité", précise le rapport.
La vallée de la Vesdre souffre également d’une "configuration critique quant à son urbanisation" : "Le sous-bassin hydrographique de la Vesdre est celui dont les zones d’inondation ont la plus haute densité d’habitat du district", soulevait déjà le PGRI, le Plan de Gestion des Risques d’Inondation 2016-2021.
Cette urbanisation met particulièrement les riverains à risque et augmente la vulnérabilité de la vallée : "L’urbanisation présente des constructions directement sur les murs de berge du cours d’eau", constate le rapport.