Raoul Hedebouw (PTB) : "Les clusters, ça se gère par du testing et du suivi de contact, pas par l’obligation vaccinale"

Par Ambroise Carton sur la base d'une interview menée par Thomas Gadisseux et François Heureux

Il est le seul candidat à la présidence du PTB et il était ce jeudi matin l’Invité de Matin Première. Raoul Hedebouw a répondu aux questions de Thomas Gadisseux et François Heureux sur le coup de 7h50.

Celui qui était jusqu’ici porte-parole francophone du PTB veut à présent diriger le parti. Avec les élections communales et provinciales de 2024 en tête, Raoul Hedebouw veut "mener un combat pour l’unité du pays".

Mais le cœur des préoccupations politiques en cette fin de semaine, c’est l’épidémie de Covid-19 dont les indicateurs montent jour après jour. Faut-il de nouvelles mesures ? "Lesquelles ?, interroge Raoul Hedebouw. Quand on monte dans les courbes, on prend des mesures d’urgence et dès que les courbes retombent, on laisse tout tomber."

Le député fédéral dénonce : "Le tracing est démembré dès que les courbes retombent […] En Belgique, il n’y a aucune culture de la prévention, c’est un vrai problème dans la gestion de cette crise. Le gouvernement de la Vivaldi ne sait fait que ça, éteindre, rallumer, éteindre, rallumer."

Raoul Hedebouw estime que "ceux qui peuvent convaincre les gens ne reçoivent pas les moyens nécessaires". Dès lors, "ça va se reproduire : 5e, 6e, 7e vague… C’est vraiment n’importe quoi. Il faut prendre des mesures, mais pas en pointant du doigt les citoyens."

Ouvrir la vaccination à tous, mais ne pas l’imposer

Dans ce contexte, il dit comprendre "la colère des gens". Et d’ajouter : "On nous avait dit 'avec le vaccin tout va être résolu'. Alors que les experts disaient clairement que ça n’allait pas suffire."

Raoul Hedebouw plaide au passage pour un "accès au vaccin à l’ensemble de l’humanité. La priorité c’est de permettre au peuple africain, asiatique, d’Amérique latine d’accéder au vaccin […] Les variants vont continuer à arriver de la part des pays où on vaccine moins". Pour lui, il y a "quelque chose de criminel" de la part des multinationales qui refusent de rendre publics les brevets en rapport avec ces vaccins.

Mais selon lui pas question pour autant d’imposer la vaccination en Belgique. "Les clusters, ça se gère par du testing et du suivi de contact, pas par l’obligation vaccinale", fait-il valoir.

Arrêter de vouloir opposer vaccinés et non vaccinés

"Le personnel soignant en a marre de ne pas être respecté depuis un an et demi. Les soignants me disent depuis un an : 'On ne nous respecte pas et maintenant on vient nous imposer ça.' C’est cette colère-là qui est en train de remonter. La Vivaldi n’a rien vu venir. Il faut écouter le personnel soignant et les représentants syndicaux."

Dans le même temps, il demande d'"arrêter de vouloir opposer vaccinés et non vaccinés". Il évoque le cas de la plateforme Bruvax dont la configuration permettait à n’importe qui de vérifier le statut vaccinal de quelqu’un d’autre. "Quand Bruvax permet de donner le statut vaccinal – qui est quand même une donnée secrète – que tout employeur peut aller regarder sur cette plateforme, c’est un scandale."

Raoul Hedebouw enchaîne : "Plutôt que de pointer du doigt les gens en colère, le politique ferait mieux de mettre les choses en place pour rendre confiance aux gens. En matière de protection de la vie privée il faudrait faire une beaucoup plus grande transparence. Si on veut résoudre la colère des gens, il faut répondre à leurs questions."


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