En parallèle de ses études, et de WomInTech la jeune femme est également coach le samedi matin pour les élèves de rhéto qui participent aux sessions préparatoires à l’examen d’entrée de math. "Je note de grandes différences en termes de genre. Les filles y posent beaucoup de questions autour du niveau de l’examen, des compétences à acquérir, elles se demandent si elles peuvent réussir... Les garçons, eux, se questionnent sur les études, comme si pour eux l’examen était acquis."
Si elle enseigne les maths, ce n’est pas seulement pour exercer un job étudiant intéressant, mais surtout pour offrir aux jeunes d’autres représentations. "L’année dernière, il n’y avait que des mecs, j’ai râlé ! Ces cours sont la vitrine de la fac. Je n’en peux plus de l’excuse ‘on ne trouve pas de femmes’. Il faut faire l’effort d’aller les chercher."
Les rôles modèles sont essentiels pour que chacun·e puisse se projeter. Sur les réseaux sociaux, WomInTech publie régulièrement des portraits d’ingénieures, d’étudiantes, de profs ou de doctorantes. "On essaye de changer de l’éternel exemple de Marie Curie. Oui, c’est la première femme à avoir reçu le prix Nobel en 1903, mais depuis, seulement 17 femmes ont obtenu un prix Nobel de physique, chimie ou médecine... Il y a un problème !"
Bonne nouvelle, dans le monde académique, les lignes sont en train de bouger. En octobre 2021, la cheffe du projet européen CALIPER - qui vise à supprimer les obstacles dans les carrières scientifiques des femmes- à l’ULB, Sara Aguirre, a présenté le Plan d’égalité de genre pour les STEM. En 2021 également, la cellule "égalité des genres" a été mise en place au sein de l’EPB. Enfin, l’année dernière le prix du doyen de la faculté a été remis à Rania Charkaoui et Nada El Bouharrouti pour leur engagement, ainsi qu’à Jeanne Dumoulin et Marie Dawant qui elles, se sont battues contre le sexisme dans le folklore étudiant.
Ce 11 février, les professeur·es de la faculté sont d’ailleurs invité·es à présenter le parcours et les recherches d’une scientifique dans leur cours. Aussi à partir du 11 février et jusqu’au 6 mars, le Laboratoire de Haute Tension de l’École polytechnique de Bruxelles accueille le festival F.A.S.T. Femmes Arts Sciences Technologies, une exposition qui aborde du point de vue historique et artistique la question de l’invisibilisation des femmes dans l'histoire de l’art, de la science et de la technologie.
Rendez-vous le mois prochain pour un autre portrait inspirant.