Le groupe allemand qui vient de démarrer sa nouvelle tournée européenne se retrouve au sein d’une nouvelle polémique qui n’est pas sans rappeler le début de l’affaire " #metoo ".
Tout a commencé la semaine dernière lorsque Rammstein (plus précisément le leader Till Lindemann) a été accusé de mauvaise conduite à l’occasion d’un concert en Lituanie, ce qu’il a fermement nié.
C’est une fan nord-irlandaise qui a affirmé sur Twitter (sous le pseudo de Shelby Lynn) avoir été droguée et menacée sexuellement lors d’une soirée privée d’un concert du groupe à Vilnius, en Lituanie. Elle déclarait que de la drogue avait été glissée dans son verre mais un test de dépistage de drogues effectué par les autorités lituaniennes s’est révélé négatif.
Dans la foulée, Till Lindemann a été abandonné par son éditeur de livres Kiepenheuer & Witsch suite à ces allégations et à l’utilisation de son livre de 2013 In stillen Nächten dans une vidéo pornographique qui aurait "célébré la violence sexuelle à l’égard des femmes".
Cette fin de collaboration soudaine avec Lindemann est aussi justifiée par un rapport publié par la chaîne d’information allemande Tagesschau, qui détaille d’autres accusations portées par d’autres victimes. En effet, des dizaines de femmes se sont manifestées depuis cette déclaration sur Twitter, accusant le chanteur de Rammstein de comportements sexuels déplacés. Certaines auraient eu des relations sexuelles contre leur gré et d’autres auraient été droguées, d’après plusieurs médias allemands (le quotidien Süddeutsche Zeitung et la télévision publique allemande (ARD) ). C’est via les réseaux sociaux qu’elles seraient présélectionnées puis orientées vers les loges du groupe pour assouvir l’appétit sexuel de Till Lindemann, qu’elles accusent aussi d’abus de pouvoir et de violence. Les jeunes femmes – parfois plusieurs dizaines – étaient invitées à venir en backstage où on leur proposait de l’alcool, parfois de la cocaïne, pour animer les "after".
Dans le journal Libération, on peut lire : " Une certaine "Alena M.", ancienne groupie engagée par Rammstein, était chargée de rabattre des femmes selon les "critères" de Lindemann. Les jeunes femmes, dont on ne demandait jamais l’âge, étaient contactées sur Instagram, Facebook mais aussi sur place, lors des concerts, pour venir en backstage. "Tous nos témoins racontent toujours le même processus, explique Daniel Drepper, responsable du pôle d’enquête. Une témoin a raconté qu’on lui avait clairement proposé pendant un concert une relation sexuelle avec Lindemann en échange d’un passage en backstage", ajoute-t-il. "
Rammstein a maintenant publié une déclaration disant que les musiciens prennent les accusations très au sérieux, et qu’ils veulent que les fans se sentent en sécurité à la fois pendant le concert et dans les coulisses. Le groupe déclare également qu’il "condamne tout type de transgression" et qu’il encourage les fans à ne pas se montrer hostiles envers les femmes qui ont fait part de leurs allégations.