La Haute-Commissaire de l'ONU aux droits de l'homme, Michelle Bachelet, s'est prononcée lundi en faveur d'une "justice réparatrice" dans le débat épineux portant sur les séquelles de l'esclavagisme et du colonialisme.
"Derrière le racisme systémique et la violence raciale d'aujourd'hui se cache l'absence de reconnaissance formelle des responsabilités des Etats et des autres acteurs qui ont participé ou profité de l'esclavage, de la traite transatlantique des esclaves africains et du colonialisme - ainsi que de ceux qui continuent à profiter de cet héritage", a déclaré Michelle Bachelet devant le Conseil des droits de l'homme (CDH).
Elle s'est exprimée à l'occasion de la présentation devant le CDH de son rapport sur les violences policières à l'égard des personnes d'ascendance africaine, publié le 28 juin.
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Elle affirmé que "Face à ces injustices profondes et de grande ampleur, il est urgent de s'attaquer aux séquelles de l'esclavage, de la traite transatlantique des esclaves, du colonialisme et des politiques et systèmes successifs de discrimination raciale, et de rechercher une justice réparatrice".
Son appel intervient alors qu'aux Etats-Unis la question de "la théorie critique de la race" fait débat. Ce terme définit un courant de pensée apparu dans les facultés de droit américaines à la fin des années 1970 pour analyser le racisme comme un système, avec ses lois et ses logiques de pouvoir, plutôt qu'au niveau des préjugés individuels.