Icône représentant un article audio.

Rachmaninov ou l'art noble

Rachmaninov ou l’art noble - Episode 8 : La défiance

Rachmaninov ou l'art noble

Pour voir ce contenu, connectez-vous gratuitement

Dans Rachmaninov ou l’art noble, Cécile Poss part à la découverte du mystérieux Sergueï Rachmaninov, le pianiste, le compositeur ou encore le chef d’orchestre. Place à l’épisode 8, intitulé "La défiance"

C’est sur les conseils de la violoncelliste Maria Danivola que Rachmaninov met en musique le poème d’Edgar Allan Poe, Les Cloches dont le troisième mouvement au ton guerrier, semble annoncer la Première Guerre Mondiale. L

’entrée en guerre de la Russie entraîne beaucoup de ressentiments dans la population. Les origines allemandes de la tsarine, l’influence qu’exerce Grigory Raspoutine sur la famille impériale, le manque de ravitaillement et de préparation ainsi que la décision de Nicolas II de prendre les décisions militaires, conduit le peuple à se défier de leurs dirigeants.

Un an après le début du premier conflit mondial, Alexandre Scriabine décède. C’est lors d’un concert en hommage à Scriabine que Rachmaninov joue plusieurs de ses sonates, excepté les dernières qui, pour lui, flirtent beaucoup trop avec l’atonalité.

" J'ai un goût très conservateur, je n'aime pas le modernisme. Mais c'est une question difficile et je vais tenter de m'expliquer. Comprendre quelque chose à l'art, c'est comme tomber amoureux le modernisme m'est physiquement incompréhensible. Je n'ai pas peur de l'admettre ouvertement. Pour moi, c'est du chinois. Il y a eu cette fois où une femme américaine m'a invitée dans sa loge. On jouait une œuvre très moderne. La dame a longuement applaudi je lui ai demandé: vous avez compris? Oh oui ! C'est étrange, moi qui ai étudié la musique toute ma vie, je n'ai rien compris. Je connais personnellement beaucoup de compositeurs russes d'aujourd'hui et que j'aime. Ne parlons pas des personnalités mais plutôt des tendances générales. Tchekhov affirmait qu'écrire, c'est plus effacer, et qu'un écrivain doit toujours avoir une gomme à portée de main. J'ai l'impression qu'il n'y a pas de gomme chez les compositeurs contemporains. Je ne me serais jamais mis à écrire dans un style contemporain qui déconstruirait complètement les règles de la tonalité et de l’harmonie. Je ne pourrai jamais apprendre à aimer une telle musique. Je répète, encore et encore, que la musique doit être aimée : elle doit venir du cœur et aller au cœur. Il va falloir sinon retirer à la musique l’ambition d’être un art éternel et indestructible ". 

Inscrivez-vous aux newsletters de la RTBF

Info, sport, émissions, cinéma...Découvrez l'offre complète des newsletters de nos thématiques et restez informés de nos contenus

Articles recommandés pour vous