Dans Rachmaninov ou l’art noble, Cécile Poss part à la découverte du mystérieux Sergueï Rachmaninov, le pianiste, le compositeur ou encore le chef d’orchestre. Place à l’épisode 7, intitulé "Le Tournant".
L’écriture de Rachmaninov va évoluer vers une plus grande simplicité. Ses premières œuvres subissent fortement l’influence de Tchaïkovski, sont très expressives, ce qui conduira certains à reprocher au compositeur un excès de sentimentalisme.
Vers 1910, il écrit la Liturgie de Saint-Jean Chrysostome, œuvre religieuse pour chœur a capella qui marque un tournant dans l’écriture du compositeur. Avec une économie de moyens, l’expression musicale est tout aussi intense et c’est tout naturellement qu’il continue sur cette voie en composant ses deux cycles d’Etudes-tableaux. L’écriture se veut plus sobre, plus sévère, sans fioritures, sans superflu, Rachmaninov va à l’essentiel.
Les Danses symphoniques marquent l’apogée de cette évolution. En septembre 1911, Piotr Stolypine, premier ministre du Tsar Nicolas II, est assassiné. Le chaos qui s’installe un peu plus en Russie inquiète Rachmaninov qui est en prise avec plusieurs douleurs physiques qui l’obligent même à arrêter un concert. Rachmaninov est très grand, a des mains gigantesques capables de prendre une treizième. Y aurait-il un lien entre ce gigantisme et ses douleurs physiques ? Souffre-t-il de la maladie de Marfan ? D’acromégalie ? Pourquoi ne fait-il confiance qu’aux médecins berlinois à une époque où naît la coopération médicale ?