Les militants constatent que l’agriculture high-tech actuelle prolétarise les agriculteurs, nourrit mal et détruit la planète. Pour eux, la technologie joue un rôle central dans ce système. Et en particulier la question du machinisme agricole. On le voit avec ces énormes moissonneuses-batteuses. En France, ces techniques ont été mises en place après la Seconde Guerre mondiale et ont contribué à une réduction énorme de la quantité d’actifs agricoles et de fermes.
"Les tracteurs ont été présentés comme une manière de menacer les travailleurs agricoles : si vous ne travaillez pas bien, on va vous remplacer par des machines. C’était dit noir sur blanc par des petits propriétaires locaux à l’époque", souligne Nicolas Celnik.
Aujourd’hui, il y a beaucoup moins de fermes, mais elles sont beaucoup plus grandes, ce qui impose nécessairement un modèle d’agriculture extensive. L’achat de grandes machines implique de contracter des prêts, de recevoir des subventions de la PAC, et, pour les rembourser, de cultiver sur de très grandes surfaces, forcément avec des pesticides.
L’Atelier paysan, une coopérative d’autoconstruction, propose des solutions. Il s’agit de fabriquer ses propres machines, à partir de plans réfléchis entre agriculteurs. On parle de technologies low tech, que les utilisateurs comprennent et qu’ils sont capables de réparer eux-mêmes. Cela les engage sur des frais qui sont beaucoup moins importants.
Cela permet cette agriculture qui est selon ce qu’ils ont envie de pratiquer, plutôt que selon ce qui est en vigueur en général.
L’Atelier paysan propose aussi des alternatives politiques, via des publications de livres, des animations-conférences.