Aujourd’hui, Clément Holvoet vous parle de Révolution et plus précisément de musique à l’époque de la Révolution française avec la question du jour : “Qui était le compositeur officiel de la Révolution française ?”
En effet, il y a un musicien officiel de la Révolution, et son nom est François-Joseph Gossec. Plantons le décor : Gossec naît en 1734, 2 ans après Joseph Haydn, à Vergnies en Belgique. Le compositeur révolutionnaire français est né dans la commune de Froidchapelle dans le Hainaut. Sauf qu’à l’époque de Louis XV, Vergnies est situé dans le Royaume de France. Notez tout de même qu’il se forme et étudie la musique en Belgique, à Liège, Bruxelles, et Anvers. Et c’est en 1751 qu’il migre vers Paris. François-Joseph Gossec est le musicien de la Révolution, mais il n’est pas que ça. Il est aussi l’un des membres fondateurs du Conservatoire de Paris et surtout son premier directeur.
Compositeur officiel de la Révolution
Il compose donc pour donner du courage aux soldats, Marches et fanfares sont au programme, sans parler de ses Cantates en faveur de la République. Jusqu’en 1789, cependant, jusqu’à la Révolution donc, il est très actif dans la composition de Symphonies. Il en compose presque 50, et les premières sont antérieures à celles de Haydn, et Gossec établi déjà le cadre formel qui fit modèle par la suite : mouvement vif – lent – menuet puis final. Il publie en 1759 ses Six Symphonies pour plusieurs instruments, et notez que cette année-là, Haydn publie, seulement, sa toute première symphonie.
Un compositeur à l’avant-garde et ami de Mozart
Gossec est de 22 ans l’aîné de Mozart, cela ne les empêche pas d’être amis et Gossec représente le modèle du compositeur de la symphonie classique française. Et il faut dire que la rivalité dans ce domaine de la symphonie est âpre, Mozart, son ami donc, n’est pas bien mauvais, sans compter les maestros Haydn et Beethoven. À l’époque, Gossec, c’est l’esprit à la française, il est celui qui démocratise la musique et l’art du chant choral, la musique pour le peuple en somme, et son talent et son originalité dans les choix de timbres dans l’orchestre et son sens de l’orchestration ont beaucoup contribué à son titre de “père” de la symphonie française.