Voilà déjà quelques jours que M. de Saint Mars, missionné par le Roi il y a près de 30 ans, a remarqué que son illustre prisonnier n’est plus dans sa forme habituelle. La veille, au retour de la messe dominicale, il s’est senti mal. Avait-il prié pour sa mort ? Toujours est-il qu’en rentrant dans sa cellule ensuite, il a tout d’un coup eu un vertige. Alité le reste de la journée et toute celle d’aujourd’hui, il a demandé à pouvoir enlever cette cage de fer qui lui couvre le visage.
M. de Saint Mars qui a l’habitude de ses suppliques, a, une nouvelle fois, refusé en lui rappelant encore et encore l’ordre écrit de la main du Roi-Soleil. S’il venait à retirer son masque, lui et tous ceux qui auraient vu son visage seraient des hommes morts. Le malheureux agonisa donc toute la journée dans cette fournaise de métal et de raccords en tous genres.
Dans les instants suivants, l'homme dont l’identité est gardée secrète depuis des dizaines d’années sera libre, enfin, mais dans la mort. Et sa légende sera l’un des plus grands mystères de l’Histoire de France.
Qui a bien pu se cacher sous le masque de fer ? Plusieurs théories, renforcées par de nombreux films et romans, ont alimenté l'imaginaire collectif.
Entre le duc de Beaufort, un frère caché, un espion italien, un valet, et le surintendant Nicolas Fouquet, lequel correspond à l'homme qui a été écroué à Pignerol, en Italie, pour croupir ensuite dans une des geôles de l'île Sainte-Marguerite avant de finir ses jours à la Bastille ? Jean-Louis Lahaye tente, à l'aide des archives récoltées sur le sujet, de dégager la piste la plus plausible.