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Qui est Roberta Metsola, nouvelle présidente du Parlement européen ?

Elle entre dans l’histoire en devenant seulement la troisième femme à accéder à cette fonction. Pourtant, bien qu’élue avec une majorité absolue dès le premier scrutin, la Maltaise fait déjà l’objet de nombreuses critiques. Mais alors qui est vraiment Roberta Metsola ?

Elle est anti-avortement

Membre du Parti populaire européen (PPE), qui regroupe à l’échelle du continent un ensemble de partis de droite et de centre droit d’inspiration démocrate chrétienne et libérale conservatrice, Roberta Metsola est fermement anti-avortement, ce qui n’est pas vraiment surprenant. Son pays, Malte, est en effet le dernier de l’Union européenne où l’interruption volontaire de grossesse (IVG) est absolument illégale. C’est "son point de fragilité", reconnaît un eurodéputé.

Pour Sandrine Roginsky, professeur en communication politique à l’UCLouvain et spécialisée dans les institutions européennes, Roberta Metsola "n’est pas une militante anti-IVG.", puisqu’elle n’a jamais pris position de manière publique contre l’IVG. "C’est plus symbolique que politique. Mais en même temps, la politique c’est d’abord du symbole", souligne-t-elle. Sandrine Roringsky précise également qu’en prenant ouvertement position contre l’IVG, elle n’aurait pas été élue à Malte (aucun mouvement politique maltais de poids ne se positionne clairement pour l’IVG) , et n’aurait donc pas pu accéder au Parlement. La chercheuse s’interroge sur les vraies raisons qui poussent à avoir ce débat vis-à-vis de Roberta Metsola. La question ne s’est jamais posée pour le Polonais Jerzy Buzek, président du Parlement européen de 2009 à 2012 alors que son parti n’est pas favorable à l’avortement.

Concrètement, Roberta Metsola a voté systématiquement contre toutes les résolutions défendant l’accès à l’IVG. De plus, à l’occasion du vote d’une résolution demandant à la Commission de criminaliser les violences envers les femmes, elle s’était abstenue de voter, choquant ainsi un grand nombre de parlementaires.

Pour Manon Aubry, députée au Parlement européen (GUE/NGL) et membre de la France Insoumise, cette élection n’est pas de bon augure : "Comment le Parlement sera-t-il capable de garder son rôle de défense des droits et libertés s’il est présidé par une femme qui n’a jamais défendu le droit à disposer de son propre corps ?"

"Quel coup dur, 40 ans de retour en arrière !", a de son côté commenté l’eurodéputée écologiste française Karima Deli.

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Elle veut représenter "la position du Parlement"

Face à ceux qui craignent son opposition à l’IVG, Roberta Metsola tient à rassurer : "mon devoir sera de représenter la position du Parlement".

En haut de ses priorités, elle mentionne ainsi "l’alignement par le haut des droits des femmes en Europe", y compris sur la "santé sexuelle et reproductive".

Elle a fait plusieurs tentatives avant d’entrer au Parlement

"Si vous voulez quelque chose, battez-vous pour l’obtenir", martèle-t-elle sur le compte Twitter du PPE.

Ces paroles, Roberta Metsola en a fait son motto. Après avoir échoué deux fois à se faire élire parmi les premiers eurodéputés maltais, elle parvient finalement à ses fins en 2013. "Cela m’a pris presque dix ans pour devenir membre du Parlement européen, j’aurais pu abandonner".

Désormais au sommet, elle devra encore faire ses preuves afin de convaincre ceux qui comme Clément Beaune, secrétaire d'Etat français en charge des questions européennes, sont "gênés par le symbole de son élection".

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