Le courant qui a donné naissance au mouvement M23 plonge ses racines dans une problématique communautaire. Celle des populations rwandophones présentes dans l’Est du Congo. Bob Kabamba :
"Cette problématique découle du fait qu’il fut un moment où on a dénié la nationalité congolaise à une partie de cette communauté rwandophone. Alors, pour défendre leurs droits, ces communautés se sont regroupées en groupes armés pour essayer de revendiquer leurs droits d’être Congolais. Et il y a eu plusieurs mouvements. Notamment au Sud-Kivu. Et les plus forts, ceux qui ont pu avoir un ancrage local, ce sont ceux du Nord-Kivu".
"Le premier qui va naître sera celui de Laurent Nkunda, le CNDP, le Conseil national pour le développement et le progrès. Ce mouvement va être défait par les militaires congolais".
Après l’arrestation du général Nkunda, un traité de paix est signé entre le CNDP et le gouvernement de la République démocratique du Congo, le 23 mars 2009.
En 2012, des soldats issus du CNDP se mutinent sous prétexte que les fameux accords du 23 mars 2009 tardent à produire leurs effets. Le mouvement va prendre cette date, M23, pour nom. Il poursuit ses activités sous le commandement du général Bosco Ntanganda. Ce dernier a été depuis lors condamné à 30 ans de prison par la Cour pénale internationale pour crimes de guerre et crimes contre l’humanité.
Ce mouvement va ainsi croître jusqu’à pouvoir occuper des territoires et même la ville de Goma, la capitale de la province du Nord-Kivu.