Sport - Insolites

Qui est "Dancing Dimi" Van den Bergh, le Belge qui veut viser le titre mondial en fléchettes ?

Qui est "Dancing Dimi Van den Bergh, la star belge en fléchettes ?

© Belga

Il y aura au moins un Belge en quarts de finale des Championnats du Monde 2023 de fléchettes, c’est officiel. Nos deux compatriotes Kim Huybrechts et Dimitri Van den Bergh s’affronteront en effet dans un duel 100% noir jaune rouge. Deux Belges pour une place parmi les 8 meilleurs joueurs du monde. Présentation du plus jeune des deux : Dimitri Van den Bergh, showman invétéré et outsider à la victoire finale.

"Because I’m happy. Clap along if you feel like happiness is the truth. Because I’m Happy…"

La voix de Pharell Williams inonde subitement une salle plongée dans le noir depuis quelques secondes. Les haut-parleurs crachent leur refrain, bientôt entonné par une marée humaine de supporters euphoriques. Les projecteurs, eux, se braquent sur un homme.

Visage encore juvénile et momentanément fermé, cheveux gominés vers l’arrière, tshirt à damiers à l’effigie de la Belgique, Dancing Dimi is in the place. La coqueluche du public, c’est lui. Place à son traditionnel walk-on, folklore ancré depuis des lustres en fléchettes, où chaque participant profite d’un bain de foule lors de sa montée sur l’estrade. Comme d’habitude, Van den Bergh harangue le public d’un geste de la main.

Pour l’instant, pas encore de signe trop ostentatoire d’euphorie. Trop tôt. De toute façon, "Dancing Dimi" sait choisir ses moments. D’un pas décidé, il monte sur scène. Petit signe amical vers son adversaire du jour. Puis, un sourire se dessine enfin sur son visage. Le show Dimi peut commencer. Coeur avec les mains vers son public, petit pas de danse, saut de cabri en rythme sur la musique, moonwalk latéral à la Michael Jackson, le public s’enflamme. Dimitri Van den Bergh aussi. Il est dans son élément. Depuis toujours.

Le virus de la fléchette dès sa naissance

Petit flash-back. Dimitri naît le 8 juillet 1994 à Merksem, une bourgade en banlieue anversoise. Très vite, sa vie ne tourne quasiment qu’autour des fléchettes. Logique, papa et maman baignent dedans depuis toujours. Son père, Chris, a même un bon petit niveau et évolue en équipe nationale belge.

Sauf qu’un soir, en rentrant en voiture, il tombe sur un forcené alcoolisé qui le suit jusqu’à son domicile. L’altercation qui suit est violente et Chris Van Den Bergh est assez lourdement touché à la main droite. La main avec laquelle il lance ses fléchettes, son outil de travail, donc. Il doit ranger ses rêves du plus haut niveau au placard. Ému, Dimitri se remémore avec le recul : "Aujourd’hui, quand je monte sur scène, je ne me bats pas uniquement pour réaliser mes propres rêves. Je veux réaliser les siens aussi… par procuration."

Réaliser ses rêves. Ou tout faire pour tenter d’y parvenir. Le surnom de "Dream Maker" est né. Et pour toucher du doigt son rêve ultime, remporter les championnats du monde, Dimitri met toutes les chances de son côté en s’entraînant 6 à 8 heures par jour. Une journée de travail traditionnelle, quoi. Sauf que lui, il lance des fléchettes. "Je comprends que les gens m’associent à une image caricaturale de cette activité mais, à mes yeux, c’est un sport de haut niveau, ni plus ni moins" confiait-il à la DH.

Faire mieux qu'en 2018 et en 2020

Ses débuts professionnels, Van den Bergh les fait en 2015. Première consécration, (et non des moindres) ses deux titres consécutifs de champion du monde U23 en 2017 et 2018. "Je pense que j’aurai un beau futur" confie alors, humblement à Sky Sports, l’un des plus grands talents du plateau. Réservé dans le privé, déchaîné une fois sur scène, Van Den Bergh explose aux yeux du fervent public de son sport qui apprécie ses facéties, sa bonne humeur et surtout son humilité.

En 2020, il signe l’un de ses plus beaux résultats en carrière. Il remporte le World Match Play et intègre le Top 10 Mondial. Il n’a même pas 26 ans et dénote dans un sport où les vétérans règnent (souvent) avec une certaine hégémonie.

Le voilà désormais en 8e de finale de la plus prestigieuse des compétitions de Darts au monde. Opposé à son ami et partenaire d’équipe nationale, Kim Huybrechts. L’objectif est clair : retrouver les quarts de finale et égaler son meilleur résultat en carrière aux Mondiaux (2018 et 2020).

Ensuite, les rêves les plus fous seront permis. Van Den Bergh le sait. Il vit pour ces moments. Et au fil des ans, il a acquis une sérieuse réputation : celle de parvenir à se transcender dans les grands moments. The Stage is Yours…

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