Le récital est donc un concert donné en public durant lequel un musicien seul exécute tout un programme, par cœur. On peut aussi appliquer ce terme de récital à un concert donné par deux musiciens, qui alors ne jouent pas spécialement par cœur, et qu’on retrouve souvent dans la configuration instrument polyphonique et instrument mélodique, donc par exemple un violon et un piano, mais cela pourrait aussi être une chanteuse ou un chanteur avec accompagnement piano.
La forme du récital tel que nous le connaissons aujourd’hui est assez récente. En effet, le premier récital fut donné le 9 juin 1840 à Londres et le pianiste qui a donc ouvert la voie du récital n’est autre que Franz Liszt. Le pianiste et compositeur hongrois est donc "l’inventeur" du récital, le tout premier musicien à jouer un programme entier, de mémoire, seul devant un public, piano sur scène couvercle ouvert tourné vers le public. Un concert "événements" annoncés par des panneaux placardés partout dans la ville.
M. Liszt donnera, à Deux heures le mardi 9 juin, en matinée, des RÉCITALS au PIANOFORTE sur les œuvres suivantes : Scherzo et finale de la Symphonie Pastorale de Beethoven, Sérénade de Schubert, Ave Maria de Schubert, Hexameron, Tarentelles napolitaines, Grand Galop chromatique.
C’est un musicien anglais, Frederick Beale, qui propose à Liszt le mot anglais de "recital" pour désigner sa démarche. Chaque pièce récitée, littéralement, ou déclamée était un "recital" en soi, d’où le pluriel de l’affiche qui annonçait "des récitals". Liszt avait utilisé les termes, fleuris, de "soliloque musical" ou "monologue pianistique" pour désigner ses concerts mais c’est le terme de récital qui s’est finalement imposé.