Le confinement est difficile à vivre. Suicides, idées morbides, consommations de drogue et d'alcool en hausse témoignent d'un malaise grandissant. Même des personnes saines qui ne présentaient aucun symptôme psychiatrique avant le confinement se retrouvent parfois forcées d'être hospitalisées.
Frédérique Van Leuven, psychiatre et responsable du service de crise de la région du centre, partage un constat inquiétant sur le plateau de Questions en Prime : " Nous avons une augmentation de plus de 50% des mises en observation, ce qui veut dire: une hospitalisation en psychiatrie sous contrainte. Par exemple, quand nous avons des personnes qui vont très mal, qui sont potentiellement dangereuses pour elles-mêmes voire pour d'autres et qui refusent les soins. C'est une mesure très violente et qui est en pleine augmentation."
Qu'en est-il du personnel soignant ?
Malheureusement, un grand nombre de burn-outs est à déplorer au sein du personnel. Les équipes mobiles sont, elles aussi, confrontées à une intensification des situations de crise sur le terrain : qu'il s'agisse de personnes âgées, d'une coiffeuse ou encore d'une aide familiale, c'est toujours l'isolement qui les font basculer.
Frédérique Van Leuven poursuit : " C'est le tissu social qui permet aux gens de tenir le coup, même en situation précaire. Pour le moment ce tissu est complètement relâché. Parmi les personnes qui arrivent en urgence avec de grosses symptomatologies psychiatriques, il y a beaucoup de gens qui n'ont pas d'antécédent psychiatrique."
" Ils craquent vraiment gravement pour la première fois de leur vie."
Avec le déconfinement, c'est justement le tissu social qui reprend vie. Bien que ce soit un soulagement pour beaucoup, cela représente aussi une grande source d'angoisse pour d'autres.
En cas de besoin, retrouvez la plateforme "Confinés mais pas seuls".