Les inondations de la mi-juillet de l’an dernier ont profondément marqué les Liégeois, mais également les professionnels de la gestion de crise. Ils ont été débordés, à un point qu’ils n’ont sans doute jamais envisagé. Des vallées entières sous des mètres d’eau, des milliers de citoyens pour lesquels il faut assurer des besoins élémentaires, le manger, le boire ; des prairies contaminées aux hydrocarbures, au point de menacer les approvisionnements alimentaires ; des casernes de pompiers envahies par les flots, privées de capacité d’intervention ; ils sont nombreux, parmi les services de secours, encore marqués par ce sentiment d’impuissance qui les a envahis. La commissaire d’arrondissement, en charge de la sécurité auprès du gouverneur de province, ne répond pas à la question de savoir si des fautes ont été commises : c’est à la justice de le dire, et une instruction judiciaire a été ouverte. Catherine Delcourt n’a pas encore été entendue, et elle s’abstient donc de déclaration sur ce point.
En revanche, elle pose la question cruciale sur les leçons à tirer des tragiques événements : à quel niveau de risque devons-nous nous préparer ? Devons-nous renforcer nos moyens ? Certes oui, mais jusqu’à quel point ? "Il faut réfléchir en amont : pour être opérationnels et efficaces, il faut utiliser ses moyens, et se doter de matériel qui ne sort qu’une fois tous les cent ans, ça ne va pas marcher non plus." Entre le risque zéro et le principe de précaution, des arbitrages difficiles semblent se préparer.