Pratique courante en musique savante, qui existe depuis des siècles, la transcription musicale est une adaptation d’une partition, écrite pour un instrument X, vers une partition écrite pour un instrument Y.
Egalement utilisée en jazz et en musiques traditionnelles ou en musiques du monde, la transcription consiste à reproduire, à l’écrit, un extrait musical ou une mélodie que l’on écoute. Cela permet par la suite de rejouer ce thème ou ce solo de tel ou tel instrumentiste de jazz ou de musique traditionnelle.
La transcription en musique savante consiste donc souvent à faire un transfert d’instrument, à adapter une partition écrite. Par exemple, nous pouvons faire une transcription d’une partition pour flûte vers le violon. Ces deux instruments ayant une tessiture assez proche, la transcription sera assez élémentaire. Mais la transcription peut se révéler beaucoup plus complexe. Connaissez-vous le concerto pour quatre clavecins en la mineur, BWV 1065 de Jean-Sébastien Bach ? Il s’agit en réalité d’une transcription d’un concerto pour 4 violons, écrit lui dans la tonalité de si mineur, composé une vingtaine d’années avant l’œuvre de Bach, par un certain Antonio Vivaldi.
Dans cette transcription, Bach a adapté les parties solistes, dédiées à l’origine à des instruments mélodiques, à quatre instruments polyphoniques, les clavecins, et a par ailleurs changé la tonalité de "si mineur" vers "la mineur," probablement pour une question de tempérament, lié à l’accord des instruments.
Les transcriptions peuvent aller encore plus loin que celle que Bach. Le compositeur ou le transcripteur peut intégralement revoir l’harmonisation, le choix des accords éventuellement, les choix de tessitures et donc d’octaviation – en passant d’un instrument plus grave à un plus aigu ou inversement. Notez bien que si la transcription dépasse un certain seuil de modification, on parle alors d’arrangement voire d’orchestration si le compositeur décide par exemple de retravailler une partie de piano en partie d’orchestre. L’inverse est monnaie courante, par ailleurs, à savoir réduire une partie d’orchestre pour piano, ce genre de transcription porte alors le nom de réduction puisqu’on est obligé de réduire les parties de tous les instrumentistes d’un orchestre symphonique aux deux mains du (pauvre) pianiste !
Tout ce travail n’est pas nécessairement réalisé par un autre compositeur que celui de l’œuvre originale, Franz Liszt et Johannes Brahms, par exemple, sont des habitués de la transcription de leurs propres œuvres pour plusieurs instruments. Et puis, pour des raisons d’argent, de temps ou de disponibilité de musiciens, il faut parfois transcrire rapidement et plus par nécessité que par idéal artistique ! C’est arrivé par exemple régulièrement à l’un des fils de Bach, Carl Philipp Emmanuel, qui à l’époque avait transcrit pour violoncelle et pour flûte la pièce que nous découvrons maintenant, composée à l’origine pour 2 clarinettes.