Au début de l’automne, de l’air chaud très humide et de l’air plus froid en provenance du grand Nord se donnent parfois rendez-vous sur le sud de la France, avec pour conséquence l’avènement de pluies diluviennes. Mais comment expliquer ce phénomène parfois à l’origine de tragédies ?
L’épisode « méditerranéen », plus étendu que l’épisode cévenol
Avant tout, précisons que l’appellation " épisode cévenol " est souvent utilisée abusivement et qu’il serait généralement plus approprié de parler d’épisode méditerranéen. Quoi qu’il en soit, les deux phénomènes ont les mêmes origines.
En septembre, la température de la Méditerranée est au plus haut. Si d’aventure, une dépression vient se placer sur le nord de l’Espagne ou sur les Baléares, c’est un flux de sud chaud et très humide qui remontera de la grande bleue vers la France.
Mais, il arrive que simultanément de l’air froid soit présent en altitude. Cela aura pour conséquence une forte convection de la masse d’air qui se condensera pour mieux se déverser ultérieurement en précipitations torrentielles. Les quantités de pluie seraient bien moindres s’il n’y avait en plus la très importante influence du relief qui à la fois force l’air à s’élever plus facilement, mais qui oblige également les précipitations à stagner sur une région assez limitée.
L’équivalent de plusieurs semaines de pluie en quelques heures
Il peut tomber par endroits plus de 500 l/m² en 48 heures. A titre de comparaison, on recueille un peu plus de 830 l/m² à Uccle en une année entière. Les régions les plus impactées par ces pluies démesurées ne sont pas nécessairement celles où la pluie tombe, car ce sont plus généralement les crues qui en résultent qui provoqueront des inondations en aval.
Il ne reste qu’à espérer que la mer Méditerranée, surchauffée plus que de coutume cette année, n’exacerbe pas les épisodes méditerranéens et cévenols à venir.