Dans la catégorie des caprices, il y a ceux de Marianne chez Alfred de Musset et puis sur la table, il peut être des dieux, côté fromage. Mais en musique, nous ne sommes pas en reste, car nous avons aussi des Caprices. Et non des moindres ! Qu’est-ce qu’un caprice en musique classique, telle est la question à laquelle répond Clément Holvoet.
Attention, lorsqu’on parle de caprices, nous ne parlons pas des caprices de musiciens exigeants, mais bien de ceux composés pour et par les musiciens. Un caprice, en musique, est l’une des formes que peut revêtir une composition. Alors, autant le dire d’emblée, la forme est libre. Pour un caprice, le contraire serait un comble !
C’est au milieu du XVIe siècle que l’on voit apparaître ce terme en musique. C’est auprès d’un certain Jacquet de Berchem que l’on trouve le terme de Caprice pour désigner un ensemble des pièces de l’époque, les madrigaux.
Le caprice a une forme libre et désigne aussi des compositions très diverses. Instruments, chant, les deux à la fois, rien de bien précis là-dedans. On l’appelle parfois en italien, Capriccio, et ce dont on est sûr, c’est qu’il a un esprit plutôt enjoué et vif. Il peut être d’inspirations diverses, notamment au niveau de l’origine : Capriccio espagnol, italien, Caprice viennois ou arabe, il peut être brillant et parfois, c’est le Rondo qui est Capriccioso, comme chez Camille Saint-Saëns. L’allegro peut, lui aussi, être capriccioso !
Pendant la période baroque, le caprice désigne plutôt une pièce pour clavier seul, le clavecin en général. Et puis, surtout, à la période romantique, le caprice est l’occasion de briller ! Dans un caprice, les compositeurs vont mettre tout ce qu’il y a de plus virtuose pour l’instrument.
Et comment parler de caprices sans parler des plus célèbres caprices de l’Histoire de la Musique ? Il s’agit des 24 caprices de Nicolo Paganini, écrit pour son instrument de prédilection, le violon. Chacun des 24 caprices reprend une ou plusieurs difficultés spécifiques au violon ou points techniques particuliers. Mais Paganini était aussi un as du bel canto, à sa façon, et ses caprices ont, outre un caractère redoutable de virtuosité, une grande part d’expressivité. Ce n’est donc pas un hasard s’ils ont duré dans le temps.
Paganini n’est pas le seul à avoir écrit des Caprices pour violon, il y a aussi eu Pierre Rode, en France, auteur de 24 Caprices et avant cela, à la toute fin du XVIIIe e siècle, en France toujours, il y a les 42 Caprices de Rodolphe Kreutzer…