Eviter de tondre, c’est inviter un peu plus la vie et la nature à s’installer au jardin, souligne aussi Bastien Domken, conseiller technique et chargé de projet pour Adalia – Jardiner Sans Pesticides. Un jardin doit cependant rester accessible aux enfants et aux zones de jeu, mais rien n’empêche de créer des refuges pour la nature dans des coins moins fréquentés.
Adalia donne de multiples bons conseils pour le travail au jardin : comment entretenir les espaces avec des moyens alternatifs aux pesticides, quel outil utiliser au bon endroit, comment reconnaître les espèces 'nuisibles' ou non pour le potager…
Parmi les conseils de Bastien Domken :
Les pucerons peuvent inquiéter lorsqu’on les voit apparaître sur certaines plantes, en particulier sur les rosiers, mais on voit aussi arriver les auxiliaires, comme les coccinelles ou les larves de syrphes. C’est l’occasion d’observer comment fonctionne l’écosystème ! Si on n’a pas un écosystème favorable dans son jardin, on peut alors intervenir avec des techniques douces, bien ciblées.
On peut piéger les limaces avec de la bière diluée, les arrêter avec des barrières naturelles comme la cendre ou du sable, les attirer ailleurs avec des pelures de légumes, favoriser, par des zones non tondues, les animaux qui s’en nourrissent, comme les musaraignes, les carabes,… Si on laisse le temps aux graines de bien pousser en pots avant de repiquer les plants au jardin, on évite aussi l’attaque massive des limaces. En dernier recours, il y a les granulés anti-limaces en version bio. Mais on peut aussi les accepter en se disant qu’on ne pourra de toute façon pas totalement les exterminer du jardin !
Bastien Domken recommande aussi la technique du faux semis, c’est-à-dire ne pas aller trop vite pour mettre en place nos semis, nos plants, travailler le sol pour voir germer les graines qu’on ne veut pas au potager puis désherber par un petit coup de binette. Et seulement ensuite planter et semer ce que l’on souhaite.
Outre les moyens de lutte, les méthodes curatives, il faut penser à tous ces moyens préventifs à utiliser en amont pour prévenir l’apparition des indésirables, aussi bien à l’échelle du particulier que de l’agriculteur, rappelle Camille le Polain. On parle de cultures associées ou de cultures intercalaires, qui soit attirent le ravageur ailleurs, soit attirent les prédateurs de ces ravageurs via des bandes de fleurs par exemple.