Dans les pays où elle travaille, Eclosio s’efforce de soutenir la transition agro-écologique qui permet de diminuer les émissions de carbone, d’améliorer la production des aliments bio et de favoriser les circuits courts.
Ce n’est pas toujours simple à mettre en pratique. Au Pérou par exemple, à 4000 ou 5000 m d’altitude, les conditions s’imposent d’elles-mêmes. La gestion de l’eau est à la base de toute la production agricole, et elle représente un vrai défi. Il faut aussi effectuer un travail sur une culture biodiversifiée, car la diversification des produits est un impératif économique si l’on veut une sécurité alimentaire pour les agriculteurs. Le développement des marchés locaux et bios ne va pas non plus de soi. Il n’est pas toujours facile à faire entrer dans les mœurs, car le bio est plus cher et la population n’a pas encore cette habitude de consommation. L’agriculture bio n’est donc pas souvent rentable, et elle n’est pas subventionnée comme ici.
La coopération menée par tous ces acteurs de terrains est donc indispensable, mais elle n’est pas à sens unique. On n’est loin du rapport "Occident qui vient donner des leçons d’écologie au reste du monde". D’ailleurs, plutôt que de parler d’aide au développement, on parle de coopération, car en travaillant dans les pays du sud, on travaille aussi pour l’Europe et l’hémisphère nord.
Ces pays ont aussi des leçons à nous apprendre. Le GIEC l’a dit, il faut se baser sur le savoir de populations autochtones qui font face aux conditions climatiques extrêmes parfois depuis des décennies. Leurs méthodes de résilience sont parfois beaucoup plus justes et adaptées que tout ce que l’on pourra faire dans des laboratoires occidentaux.
Les adaptations doivent se faire tant ici que là-bas. Le modèle de production doit s’adapter partout, et tant ici que là-bas, on peut mettre en avant une consommation différente. Les grands défis de ces pays nous concernent aussi, car ils finiront un jour ou l’autre par nous impacter.