L’Institut scientifique de service public (ISSEP) lance un appel à candidature auprès des parents de trois régions de Wallonie. Il va mener une vaste étude au cours de laquelle les urines de quelque 300 enfants de six à onze ans seront analysées. Elles serviront à vérifier la teneur en métaux lourds dans les sols du lieu où ils résident ainsi que leur éventuel impact sur la santé. Le plomb, le cadmium ou encore l’arsenic, présents dans certains sols, sont toxiques. Et peuvent, lorsqu’elles sont ingérées, constituer un risque pour la santé. Quand les sols en sont pollués, le risque est d’autant plus grand : ils peuvent être présents dans les fruits et les légumes cultivés sur place. Les enfants sont plus sensibles et plus exposés, parce qu’ils jouent à l’extérieur et portent leurs mains à la bouche.
Des métaux présents naturellement dans le sol… Ou à cause de l’activité humaine
L’enquête sera menée dans trois zones : celle de Jodoigne, celle de Liège, Chênée et Grivegnée et enfin la Lorraine belge (Saint Léger, Meix-le-Tige, Mussy-la-ville, Willancourt, Rachecourt, Battincourt, Aix-sur-Cloie, Aubange, Halanzy, Musson, Baranzy, Signeul). Des zones choisies en fonction de la teneur en métaux lourds de leur sol. "Les métaux proviennent principalement de l’altération des roches et donc se retrouvent naturellement dans les sols, précise Jérôme Petit, chercheur responsable de cette étude Biosol. Il y a ensuite les activités anthropiques : on pense principalement aux rejets issus de la métallurgie, qui ont contaminé durablement les sols dans les zones du sillon industriel wallon. En Lorraine belge, par contre, on retrouve des niveaux élevés de contamination naturelle. Les sols sont naturellement riches en arsenic, un métal toxique et problématique pour la santé". La zone de Jodoigne, dont les sols, comme ceux de la Hesbaye en général, ont la teneur la plus faible de Wallonie, permettra aux chercheurs de pouvoir comparer les deux zones a priori les plus exposées avec une zone qui l’est moins.
Appel à volontaires
L’ISSEP recherche une centaine d’enfants dans chacune des trois zones pour participer à cette étude. Les familles qui le souhaitent peuvent s’inscrire jusqu’au 28 février. Une fois sélectionnées, de la terre de leur jardin sera prélevée. A un moment déterminé, les parents seront invités à prélever un échantillon d’urine de leur enfant et à remplir un questionnaire qu’ils renverront à l’institut pour analyse. A Jodoigne, une quarantaine d’enfants sont déjà inscrits via leur école, mais ce n’est pas encore suffisant pour que les résultats de l’étude soient suffisamment pertinents. Celle-ci est gratuite et les résultats individuels resteront confidentiels et seront communiqués aux parents avant la publication des résultats globaux de l’étude.