On raconte qu’en un peu plus de 2 semaines, Rossini avait bouclé le tout. Pour l’occasion, il compose une musique entièrement nouvelle, aucune récupération de ce qui s’était fait avant. Car Rossini aurait pu utiliser ce procédé, habituel à l’époque, de reprendre des parties de l’opéra d’un collègue.
Dans ce cas-ci, cela aurait pu être des bouts de l’opéra créé cinq ans avant, sur le même livret d’Angelo Anelli et sur la musique de Luigi Mosca. Mais Rossini écrit bel et bien une musique complètement neuve. Le succès est immense, l’opéra reste à l’affiche pour toute la saison.
Bien sûr, le succès attise la convoitise et on accuse Rossini de plagiat. Un soir, il décide de faire chanter l’un des airs dans chacune des versions à la suite : la sienne et la version de Mosca. Les accusations de copie tombèrent à plat immédiatement, aucune comparaison raisonnable ne pouvant être faite entre les deux musiques.
En plus de réaliser un tour de force en ce qui concerne la rapidité de composition, Rossini crée pour la première fois une possibilité de liberté quant au texte. Il introduit des onomatopées et des mots dépourvus de sens dans le chant. Cela confère au passage une grande drôlerie et un aspect loufoque, pour renforcer le côté farce de l’opéra, qui n’avait jamais été entendu avant. Du comique avant tout, et un peu de folie, voilà ce qui pourrait bien décrire l’œuvre de Rossini.