Le Kenya est un pays situé dans la Corne de l'Afrique touchée de plein fouet par la famine. Ce pays est aussi le quatrième exportateur mondial de haricots. Des milliers d'hectares sont consacrés à cette culture qui est paradoxalement uniquement destinée à l'exportation.
Il reste peu de terres pour nourrir la population
Jean-Jacques Grodent, de l’association SOS faim explique pourquoi cela pose problème : "Ces terres ont été soustraites aux producteurs qui ont détourné la production alimentaire locale destinée au marché local, pour l’orienter vers l’exportation".
Le Kenya tire-t-il avantage de l'exportation ?
Il est tentant d'y croire. Interrogé sur la question, un client choisi au hasard dans un supermarché en Belgique pense qu’en achetant ce type de produits importés, on aide un peu la population de ce pays dans le besoin à vivre.
Mais la réalité n’est pas si simple car les terrains loués ou achetés le sont surtout par de grandes multinationales, ou des groupes d'investisseurs étrangers dont les intérêts se situent bien loin de ceux des paysans locaux. Et Jean-Jacques Grodent d’ajouter que les populations sont même "chassées de leurs terres et n’en obtiennent qu’un revenu extrêmement faible". De plus, dit-il, "la très mince proportion de personnes réengagées sur ces terres le sont dans des conditions déplorables".
Le haricot est loin d'être un cas unique ; beaucoup de fleurs vendues en Europe viennent également du Kenya ou encore d'Ethiopie.
I.L. avec Aurélie Fogli