A la demande de Gas.be, association de promotion du gaz, l’asbl de valorisation de la biomasse Valbiom a réalisé une étude sur le potentiel de la biométhanisation en Belgique. Et de nous livrer des conclusions plutôt encourageantes :
- Le biogas a un potentiel réaliste (qui tient donc compte de limitations techniques, sociales, environnementales et agronomiques) de 15,6 TWh PCS (potentiel calorifique supérieur), soit environ 9% de la consommation actuelle de gaz naturel en Belgique. Flandre et Wallonie se partagent à 46,5% et 53% les "gisements", soit la capacité de fournir la matière première via l’agriculture, les déchets, etc.
- C’est l’agriculture qui serait le fournisseur principal, constituant 80% du gisement, via résidus de culture (14%), cultures intermédiaires (37%), effluents d’élevage (29%).
- Si tout ce biométhane était utilisé pour la mobilité, 2 millions de voitures particulières pourraient être alimentées.
- L’exploitation de ce potentiel pourrait éviter 6 millions de tonnes d’équivalent CO2.
Constant intéressant pour la Wallonie, un foyer sur deux pourrait être alimenté en biométhane. Une hypothèse réalisable si le biogaz, au lieu d’être seulement utilisé là où il est produit, est réinjecté dans les réseaux de distribution. Valbiom a ainsi identifié une cinquantaine de communes où les capacités de gisement permettent de réinjecter du biogaz vers d’autres communes. Parmi ces communes à grandes capacités, Namur et ses communes aux alentours, une partie de la botte du Hainaut (Couvin, Philippeville, Florennes), Libramont, Neufchâteau, des communes de la région d’Ath et quelques communes proches du littoral (Middelkerke, Diksmuide, notamment). Ces calculs sont basés sur une estimation des gisements, et non des unités de production de biogaz actuellement existantes.
Un circuit de distribution court
Cette évaluation permet de mettre en avant un des autres avantages de cette énergie : elle est intrinsèquement locale. De plus en plus, via des systèmes de circuits courts et coopératives paysannes et agricoles, nous pouvons manger des aliments venant des champs, des élevages, des vergers proches de chez. Avec le biogaz, c’est le même principe : ce sont les cultures et élevages de la région qui peuvent produire l’énergie qui servira à notre chauffage. De quoi renforcer le monde agricole, qui prendrait alors une place encore plus importante dans un système d’économie circulaire décentralisée.