Depuis la dernière réforme de l’État, ce sont les Régions qui gèrent les titres-services, ces chèques qui permettent par exemple de payer des aides-ménagères. Un système qui plaît: près de 280 000 utilisateurs et près de 40 000 personnes mises à l’emploi, principalement des publics fragilisés. Mais un système coûteux aussi: entre 420 millions et 516 millions d'euros par an pour les caisses régionales.
Le gouvernement wallon a donc voulu faire une estimation de la viabilité économique de ce mécanisme. Il a pour cela commandé une étude auprès d’un consultant privé, la société PwC.
Ce rapport a été présenté aux députés wallons ce 29 septembre. Principal enseignement: à politique inchangée, les titres-services pèseront toujours davantage sur le budget wallon, environ 35 millions d’euros de plus chaque année à l’horizon 2030, soit une facture potentielle de plus de 550 millions annuels.
On en revient toujours à la complexité de notre pays: le Fédéral n’est plus à la manœuvre, mais il tire encore des bénéfices du système, par exemple via les recettes des cotisations sociales, l’impôt des personnes physiques ou des sociétés.
La Région quant à elle a plutôt une balance négative, notamment en raison de son intervention complémentaire auprès des employeurs. Une tendance qu’elle aimerait évidemment inverser…
Des recommandations, pas encore de décisions
La société de consultance formule bien sûr une série de recommandations, sans prise de position nette, ce qui reviendra in fine au politique. Mais une chose semble en tout cas évidente: le rapport déconseille d’augmenter encore la valeur faciale du titre-service, aujourd’hui fixée à 9 euros. Selon les auteurs de l’étude, on serait proche du "prix de rupture", susceptible de décourager les utilisateurs qui se tourneraient alors à nouveau vers le travail au noir. Bref: retour à la case départ.
Le consultant préconise aussi de ne pas étendre le système à de nouvelles activités, ou de varier la valeur de remboursement en fonction du type d’activités.
Le rapport est désormais sur la table de la ministre wallonne de l’Emploi, Éliane Tillieux (PS), qui n’a rien annoncé à ce stade. L’heure est encore à la réflexion, pour pérenniser le système, en préserver les avantages tout en en limitant les effets pervers.