Lundi soir au Festival Pink Screens était diffusé le documentaire “Queercore” de Yony Leyser ou l’histoire d’un mouvement punk queer alternatif.
Durant la moitié des années 80, l’artiste G.B. Jones et le réalisateur Bruce LaBruce débutent un fanzine gay punk libéré qui s’affranchit des codes dans lequel on retrouve des textes engagés, des paroles de chansons et des imageries pornographiques. Kurt Cobain lui-même lisait ce zine nommé “J.D.s”. Ce qui n’était qu’au départ que quelques feuilles de papier furent à l’origine d’un mouvement social et culturel bien plus large gonflé par l’audace, dépassant les frontières canadiennes qui l’avaient vu naître. Les gays et lesbiennes pouvaient s’identifier à autre chose que la culture gay relativement normée de l’époque et se revendiquer punk mais hors du straight punk qui les rejetait. Le “queercore” est né, se définissant comme un mouvement à l’identité radicale pour lutter contre ce qu’ils nomment “l’assimilation” et la culture punk souvent homophobe.
Il est assez dommage qu’en voulant lutter contre les discriminations, le mouvement queercore ne soit finalement pas aussi inclusif que prévu avec des personnes pointant du doigt d’autres identités gay et “façon d’être gay”. Le fait d’être punk n’excuse pas tout, ne peut-on pas faire partie d’une communauté et avoir sa propre identité, doit-on être LGBT d’une manière plus que d’une autre ? En voulant s’affranchir des codes, le queercore en a en fait établi d’autres. En dehors de ce paradoxe montré dans le documentaire, “Queercore” explore habilement une révolution peu médiatisée qui a donné suite à des mouvements plus connus comme ceux des Riot Grrrl, le punk féministe des années 90. Le film donne la parole à des figures de la culture alternative dont les créateurs du fanzine J.D.s, John Waters ou encore Pansy Division.
Le Pink Screens Festival continue jusqu'au 18 novembre.
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